Les entreprises néerlandaises vont créer 3 500 emplois pour les réfugiés…
Des entreprises néerlandaises ont annoncé vouloir créer 3 500 emplois pour les réfugiés sur 2 ans. Objectif : mieux les intégrer dans la société, mais aussi favoriser l’émergence d’un nouveau prolétariat peu coûteux, comme en Allemagne.
Une quinzaine d’entreprises implantées aux Pays-Bas, parmi lesquelles Shell, ING, Philips, Accenture ou encore la société de BTP Dura Vermeer, souhaitent créer 3 500 emplois permanents pour les réfugiés aux Pays-Bas et à l’étranger au cours des deux prochaines années, selon le quotidien économique Het Financieele Dagblad. Par ailleurs, ces entreprises lanceront une série d’initiatives afin d’en aider 10 000 autres à accroître leurs chances d’obtenir un emploi, via la formation par exemple, de créer leur propre entreprise et d’améliorer leurs conditions de vie.Lire aussi
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«C’est un programme moral de la part des grandes entreprises, sans lien avec la politique», explique Paul Polman, ancien directeur général d’Unilever. Ce dernier intervenait le 8 avril dans le cadre du Dutch Business Summit on Refugees à Utrecht.
Paul Polman est décrit comme «un des éléments moteurs de ce sommet» par le quotidien. «Vous et moi aurions pu naître en Syrie, n’oubliez pas ça», a-t-il rappelé, ajoutant qu’il «était ici car le gouvernement néerlandais avait payé [ses] études». Le sommet était organisé par l’ONG Tent Partnership for Refugees, initiative lancée par Hamadi Ulukaya, fils d’un berger kurde, fondateur et PDG de Chobani, marque de yaourt grec employant plus de 2 000 personnes dont environ 30% sont des réfugiés. Paul Polman estime à 44 000 le nombre de déplacés supplémentaires par jour dans le monde.
Dans un pays qui compte seulement 3,4% de chômage (contre 8,8% pour la France), l’initiative est une façon d’obtenir un supplément de main-d’œuvre, à l’instar de l’annonce faite en décembre par le gouvernement allemand, confronté au vieillissement de sa population. Au Pays-Bas, seulement un demandeur d’asile sur dix trouve un emploi dans les 18 mois suivant l’obtention officielle de son statut. C’est pourquoi Wiebe Draijer, PDG de Rabobank, a annoncé vouloir recruter 60 personnes. «Ce n’est qu’un début […] Voyons à quelle vitesse les choses se passent. Mon souhait pour l’avenir est que nous soyons un pays dans lequel les réfugiés sont les bienvenus et peuvent réussir», a précisé l’ingénieur.
Par ailleurs, ING a annoncé vouloir octroyer 10 millions d’euros de prêts pour aider les déplacés syriens en Turquie à financer leur création d’entreprise. Philips prévoit pour sa part d’employer 100 immigrés aux Pays-Bas et en Allemagne au cours des cinq prochaines années, mais s’est aussi engagé à envoyer du matériel médical dans les camps en Syrie. ABN Amro estime qu’elle emploiera 80 réfugiés d’ici 2021 et le groupe de nettoyage Asito a indiqué vouloir en embaucher 50.
Reste à savoir si cette initiative sera le moyen d’intégrer les réfugiés dans les sociétés européennes qu’ils rejoignent, ou une façon de faire émerger un prolétariat sous-payé comme en Allemagne, avec la création en 2016 d’emplois à 80 centimes de l’heure pour les demandeurs d’asile.
Sources : francais.rt.com