Confinement aidant, je me permets avec humilité d’apporter mon droit de réponse à ce qui parait être une offense sans fondement vis-à-vis de l’étranger qu’on veut nous placarder au dos.
Le premier Sénégalais contaminé fut un Modou-Modou. Il a confié sa honte à un Professeur pendant sa convalescence et ce dernier en a fait étalage lors d’une émission à la RTS. Je cite :
« C’est la première chose qu’il m’a dite quand je suis entré dans sa chambre à l’hôpital Fann ».
De quoi devrait-il avoir honte ?
Voilà un résumé de notre société : un pauvre innocent qui s’oblige à se sentir honteux et un diplômé respectable que l’intellect et la pudeur n’ont pas servi, pour faire briller une société en déchéance totale.
Même s’il s’est senti coupable d’avoir infecté sa famille, de bon aloi, il revenait à son confident de réfuter cette fausse culpabilité qu’il s’inculquait injustement. De plus, cette confidence devait être enterrée dans cette chambre d’hôpital.
Mais en réalité, le Modou faussement incriminé, comme les fameux « cas importés de Corona Virus » qui nous sont présentés tous les jours, ne sont qu’une porte d’entrée d’une pandémie qui dans tous les cas a franchi des frontières plus sérieusement bâties et surveillées.
Cette pandémie nous enseigne au moins que le Sénégal avait des frontières : mdr ! Comme l’aurai je rajouté sur un autre support.
De qui se moque-t-on ? De Modou ou de Corona !
Ce piteux cérémoniel d’informations sur le nombre de cas a mis à nue une bile déversée sur les Modou et en filigrane une crainte de « Touba ». Oui toujours, comment faire avec « Touba » demeurera un mystère que seul son fondateur détiendra par la lumière de Maam Lamp pour ceux qui veulent bien admettre ce titre foncier de Khadimoul Khadim.
Ce qui devait ne servir qu’aux épidémiologistes et autres spécialistes de la santé pour peser sur l’aide à la décision gouvernementale et l’information partagée avec les populations, a été galvaudé dès le départ dans un zèle de précision démesurée qui n’apporte rien, contre le Modou qui a eu le tort de sa foi en lui : rentrer saint et sauf revoir sa famille avant que le virus ne se réveille en lui.
Comment peut-on laisser la parole à des moins que rien, dire dans les radios que le Modou devait avoir l’intelligence de ne pas venir infester sa famille ? Oui beaucoup l’ont dit ou sous-entendu.
Qui aurait fait exprès de vouloir en finir avec femmes et enfants en les infectant après tant de labeurs sous d’autres cieux.
Voilà que cette pandémie met au grand jour une piteuse stigmatisation, un complexe inné et une sournoise haine vis-à-vis du Modou. Celui-là même qui tient à bout de bras une peuplade unique dans son genre et capable de dénier ingratement son sang, son enfant et sa veine nourricière.
Partout dans le monde, les pays se sont efforcés à aller chercher leurs ressortissants dès le début de l’épidémie à Wuhan.
Pendant ce temps, nos politiques bataillaient dans une lâcheté scientiste pour faire gober à l’opinion que le confinement là-bas et le manque de moyen étaient le meilleur argumentaire à pondre.
Ne sont-ils pas en train de rafistoler des abris pour confiner les cas à venir ?
Cette solution du varan qui fourre sa tête dans un trou perdu et laisse tout son corps au chasseur prédateur ne pouvait tenir face à super Corona qui en rigolait surement depuis Wuhan. Se disant : « j’aurai peut-être le temps de muter et d’embarquer vers ces frontières de la Teranga pour tous ! ».
Ndiaye Leyti Bigué