La Fondation italienne Leone Moressa a publié, cette semaine, son dixième rapport annuel sur l’économie de l’immigration dans la Botte, annonçant que les impôts et contributions des travailleurs étrangers s’élèvent à 18 milliards d’euros. Selon le document présenté mercredi à Rome, la richesse produite par les immigrés représente 9,5% du PIB italien, soit 147 milliards d’euros.
«Au cours de la dernière décennie, l’immigration est devenue l’un des thèmes centraux de l’agenda politique. En fait, depuis 2011, l’Italie a effectivement fermé la porte aux immigrants non européens à la recherche d’un travail, qui ne pouvaient utiliser que le regroupement familial ou les demandes d’asile pour entrer en Italie», rappelle la fondation.
De plus, bien que «les travailleurs étrangers produisent aujourd’hui 9,5% du PIB italien», leur «potentiel est freiné par le travail non déclaré et la présence irrégulière», estime-t-on.
Le rapport explique ainsi que bien que le nombre des étrangers soit en hausse, «les entrées sur le marché du travail restent en baisse». «Depuis 2010, les étrangers résidant en Italie sont passés de 3,65 à 5,26 millions (+ 44%), soit 8,7% de la population (et plus de 10% dans de nombreuses régions). Cependant, les nouveaux titres de séjour ont globalement diminué de 70%, en raison d’une réduction drastique de ceux pour le travail (-97%)», précise-t-on.
Les Marocains toujours dans le TOP 3 des travailleurs immigrés
«Aujourd’hui, les étrangers employés en Italie sont de 2,5 millions et au cours des dix dernières années, ils ont augmenté de 600 000 personnes», indique le rapport, qui rappelle que ces migrants occupent généralement des «professions moins qualifiées». «Majoritairement des hommes (56,3%), avec 7 sur 10 âgés entre 35 et 54 ans, plus de la moitié ont un diplôme d’études secondaires comme qualification, tandis que 12% seulement ont un diplôme universitaire», précise-t-on encore.
Le rapport fait état de l’expansion des entreprises mises en place par des étrangers. «Au cours de la dernière décennie, l’entrepreneuriat étranger a été l’un des phénomènes les plus significatifs : les entrepreneurs nés en Italie ont diminué (-9,4%), tandis que ceux nés à l’étranger ont augmenté (+ 32,7%)», constatent les rédacteurs du rapport. Ceux-ci citent ainsi plusieurs nationalités, dont les Chinois, les Roumains, les Albanais et les Marocains. Ces derniers représentant la plus grande communauté d’immigrants non européens en Italie.
Ces quatre groupes ont ainsi payé à l’Etat italien 26,6 milliards d’euros d’impôts en 2018, principalement en occupant des emplois faiblement rémunérés, explique le document.
Celle-ci montre que les Marocains occupent aussi la troisième place en nombre pour les travailleurs immigrés. Avec 70 106 individus soit 9,7%, ils arrivent derrière les Chinois (75 542, 10,5%) et les Roumains (70 962, 9,8%) et devant les Albanais (46 917, 6,5%).
Toutefois, bien que leur nombre ait augmenté de 23,4% entre 2010 et 2019, le rapport constate une baisse de 3,4% enregistré entre 2018 et 2019, sachant que la communauté marocaine en Italie est composée de 432 458 personnes.
Dans une enquête du bureau d’étude de l’Association des artisans et des petits commerçants (CGIA Mestre), publiée en 2018, les entrepreneurs d’origine marocaine établis en Italie étaient au nombre de 79 391, représentant ainsi la deuxième communauté étrangère au 31 décembre 2017. Les Marocains étaient aussi les premiers créateurs d’entreprises dirigées par des étrangers durant la même période.
Sources : https://www.yabiladi.com/