Accents d’Europe sur l’une des routes des demandeurs d’asile aujourd’hui. De la Turquie où l’immense majorité des Syriens qui ont fui la guerre ont trouvé refuge, en passant par la Grèce, les Balkans, le col de Briançon entre l’Italie et la France, et Calais face aux côtes britanniques. Un trajet semé de dangers, de barbelés, de contrôles, de refoulements aussi.
ACCENTS D’EUROPE
Première étape les îles grecques. Conséquence de l’accord signé avec la Turquie, chargée par l’Union Européenne d’empêcher les départs de bateaux, les arrivées par la mer ont baissé de 85% l’an dernier (2020). La pandémie a aussi compliqué les départs. Mais pour ceux qui ont malgré tout tenté leur chance, la Grèce est désormais intraitable. Athènes est accusé de les renvoyer au mépris du droit international. Les explications de Joël Bronner.
Et dans les Balkans, les frontières aussi se ferment. Pour contourner la Croatie, de plus en plus d’exilés tentent depuis quelques mois de passer par la Serbie, puis par la Roumanie pour rejoindre l’Europe du Nord et de l’Ouest. Un chemin plus long, plus risqué aussi. Simon Rico a rencontré ces candidats à l’asile, sur la route.
De la Grèce à l’Italie, c’est 1 700 km environ qu’a parcourus Mehmet Imani, un Iranien de 40 ans. En 2020, à Briançon, il avait été pris en charge par des citoyens bénévoles et un centre d’accueil, c’est là que Juliette Gheerbrant avait recueilli son témoignage.
Des familles, des jeunes enfants, des adolescents empruntent ce passage à haut risque par les Alpes et le col de Briançon. Le journaliste Raphaël Krafft a écrit un livre sur ceux qu’il appelle « Les enfants de la Clarée ». L’histoire de ces adolescents qui sont partis un jour de Guinée pour rejoindre la France. Et qu’il croise un jour de novembre 2017, avec un habitant de la région parti en maraude, dans le village de Névache, juste en dessous du col de l’échelle. Il a raconté son enquête et cette rencontre à Juliette Rengeval. Les enfants de la Clarée est paru aux éditions Marchialy.
Et tout au nord de la France à Calais, c’est là qu’on retrouve tous ceux qui espèrent rejoindre la Grande-Bretagne. 4 ans et demi après le démantèlement de la jungle de Calais, la situation des exilés sur place est toujours aussi compliquée, et les traversées par bateau se multiplient, Lise Verbeke…
L’année dernière (2020), on a compté sur la Manche plus de 9 500 passages, 4 fois plus qu’en 2019. 7 personnes dont un nourrisson ont trouvé la mort et 3 sont toujours portées disparues.
À l’occasion d’un colloque organisé par la ville du Touquet, nous avons demandé au député du Pas-de-Calais, Pierre-Henri Dumont, pourquoi ce port français était toujours une voie sans issue, pourquoi les migrants tentaient toujours de passer au risque de payer ce trajet de leur vie.
source :https://www.infomigrants.net