Le navire humanitaire de MSF a été autorisé, mardi, à débarquer en Sicile les 558 personnes se trouvant à son bord. Plus de 170 mineurs et une femme enceinte de huit mois se trouvent parmi les rescapés. Le Sea Watch 3, lui, attend toujours avec 440 personnes à bord, de se voir désigner un port d’arrivée.
Après une dizaine de jours en mer, le Geo Barents, navire humanitaire affrété par Médecins sans frontières (MSF) a été autorisé à accoster dans le porte sicilien d’Augusta, mardi 28 décembre. Les 558 personnes à son bord vont pouvoir retrouver la terre ferme. Elles avaient été recueillies lors de huit opérations distinctes menées au large des côtes libyennes au cours des 11 derniers jours, a précisé l’ONG.
Parmi les rescapés se trouvent 174 mineurs et une femme enceinte de huit mois. Certaines personnes se trouvent dans un état de grande fragilité après avoir subi « des agressions sexuelles et d’horribles abus », souligne MSF.
De son côté, le navire Sea Watch 3, de l’ONG du même nom, attend toujours en mercredi, avec 440 personnes à son bord, de se voir désigner un port sûr où débarquer. L’ONG alertait sur la dégradation des conditions météorologiques alors que de jeunes enfants et des femmes se trouvent à son bord.
« Les conditions météorologiques se détériorent (…) Tout le monde a le droit de débarquer, maintenant », a écrit Sea Watch sur Twitter.
Sauvetage au large de Malte
Ces derniers jours ont également été marqués par le sauvetage de 30 personnes dont l’embarcation avait été signalée par la plateforme Alarm phone le 26 décembre. Le canot se trouvait dans la zone de recherche et sauvetage maltaise mais les autorités de l’île n’ont pas dépêché de secours, condamne l’association.
Au bout de 38 heures en mer, l’embarcation a finalement été secourue mardi par le Pan Unity, un navire commercial, après avoir été repérée par le Sea bird, l’avion de l’ONG Sea-Watch. Selon Alarm phone, les personnes auraient été transférées du Pan Unity sur un navire militaire maltais qui se dirigerait vers l’île. Mais il n’était pas possible d’établir formellement où se trouvaient les rescapés mercredi matin.
Malgré l’hiver, les tentatives de traversées de la Méditerranée ne faiblissent pas. L’Italie a notamment connu une forte augmentation du nombre d’exilés et de réfugiés rejoignant ses côtes au cours des derniers mois. Le gouvernement s’efforce de trouver un accord avec ses partenaires de l’Union européenne (UE) sur la manière de gérer cet afflux.
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Selon les données du ministère de l’Intérieur italien au 28 décembre, 66 482 migrants ont atteint l’Italie depuis le début de l’année, contre 34 134 à la même période en 2020.
Dégradation des conditions de vie en Libye
Selon les témoignages de migrants et de personnels d’ONG recueillis par InfoMigrants, la hausse des départs s’expliquerait par une dégradation des conditions de vie des exilés en Libye mais aussi par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 sur les pays d’Afrique du Nord.
En Libye, l’année 2021 a été particulièrement marquée par la forte hausse des interceptions d’embarcations de migrants par les gardes-côtes libyens. Une pratique qui se suit d’un retour en Libye et de l’emprisonnement des personnes dans des conditions inhumaines.
Lors de son audience générale le 22 décembre dernier, le pape a déclaré que tous les pays de l’UE se doivent d’accueillir les migrants, les appelant à la compassion.
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Source: https://www.infomigrants.net