Six corps de migrants – trois hommes et trois femmes – ont été retrouvés, mardi, sur une côte de l’île grecque de Lesbos. Les victimes sont sans doute décédées dans le naufrage d’un bateau. Les dépouilles ont été transférées à l’hôpital pour une autopsie.
Ce sont de nouvelles victimes de la migration. Six corps ont été retrouvés, mardi 1er mars dans la matinée, sur une côte de l’île grecque de Lesbos. Selon les premières informations des garde-côtes, « quatre corps ont été découverts » par un passant sur la plage d’Ano Skala à un kilomètre du port de Mytilène, chef-lieu de l’île égéenne, et « deux autres ont été repêchés dans l’eau ».
Il s’agit de trois hommes et de trois femmes, qui ne portaient pas de gilets de sauvetage. Leurs dépouilles ont été transférées à l’hôpital de l’île pour une autopsie.
Les garde-côtes, qui ont affirmé qu’il s’agissait de personnes étrangères, poursuivaient mardi les recherches pour « retrouver d’éventuelles autres personnes décédées ou en danger ».
Trois patrouilleurs de la police portuaire et un hélicoptère participent aux recherches, selon une source locale. Mais ni l’embarcation, ni des débris n’ont été retrouvés pour le moment.
L’île de Lesbos a été le principal point d’entrée dans l’Union européenne en 2015-2016, lorsque des centaines de milliers de personnes fuyant les guerres en Syrie et en Irak ont afflué vers l’ouest, depuis la Turquie.

Les drames se multiplient en mer Égée depuis de nombreux mois. En décembre 2021, trois naufrages avaient eu lieu en trois jours, faisant 45 victimes.
Ces dernières années, la Grèce, avec l’aide de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, a considérablement resserré les contrôles, limitant les arrivées des migrants sur les îles du nord-ouest de la mer Égée. Les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent régulièrement ces refoulements illégaux perpétrés en mer et qui permettent de faire baisser les chiffres des arrivées en Grèce.
Selon l’ONG norvégienne Aegean Boat Report, 629 cas de refoulements illégaux de migrants ont été observés dans les îles de la mer Égée en 2021. Plus de la moitié ont eu lieu à Lesbos et à Samos.
Nouveau camp en construction
Des milliers de demandeurs d’asile vivent toujours sur l’île de Lesbos dans un camp, présenté au départ comme « temporaire », appelé Kara Tepe ou Mavrovouni. Construit à la hâte après l’incendie du camp de Moria, en septembre 2020, il a doublé de taille au fil des mois et abrite désormais quelque 3 500 personnes dans des conditions déplorables, selon les ONG.
Un nouveau camp fermé (Vastria) doit être construit mais il tarde à voir le jour. Estimé à 87,5 millions d’euros, il devrait être achevé d’ici septembre 2022 et abriter jusqu’à 3 000 migrants et demandeurs d’asile. Sa construction avait été annoncée en septembre 2020, et son ouverture initialement prévue à l’été 2021… Mais elle a sans cesse été repoussée. Les autorités grecques ont promis que ce nouveau camp fermé garantirait des conditions de vie « décentes » aux demandeurs d’asile.
>> À (re)lire : Reportage : À Lesbos, dans le camp temporaire de Kara Tepe, les migrants se plaignent de « vivre comme des animaux »
L’Union européenne finance également de nouveaux camps (dont certains sont toujours en cours de construction) sur les autres îles grecques qui font face à la côte turque (Samos, Chios, Kos, Leros). La liberté de mouvement est restreinte sur ces nouveaux sites, suscitant les critiques des groupes de défense des droits de l’Homme.
Source: https://www.infomigrants.net