En plein débarquement, le Geo Barents sommé de patienter loin du quai, dans le port d’Augusta
L’équipage du navire humanitaire de Médecins sans frontières a indiqué, jeudi soir, que le débarquement des exilés qui se trouvaient à son bord a été interrompu par les autorité italiennes au bout de six heures. Le navire s’est vu intimer l’ordre de quitter le quai du port d’Augusta, sans explication, alors 238 rescapés se trouvent toujours dans le navire.
Selon Anna Pantalia, chargée de communication à bord du navire humanitaire, contactée par InfoMigrants, il est courant qu’un débarquement de rescapés d’un navire humanitaire se déroule sur deux jours. « Mais là, nous avions débarqué environ la moitié des personnes quand, hier après-midi, on nous a demandé de quitter le quai. On ne nous a pas donné d’informations. On ne nous pas expliqué pourquoi on nous demandait ça », déplore-t-elle.
Des os fracturés pendant le séjour en Libye
Le navire a donc jeté l’ancre au milieu du port d’Augusta, jeudi, en début de soirée, en attendant que de nouvelles instructions lui soient données par les Italiens. « On nous a indiqué aujourd’hui que le débarquement pourrait reprendre demain matin », indique Anna Pantalia qui précise que l’équipage dispose encore d’assez d’eau et de nourriture. « Nous nous sommes retrouvés presque à cours d’eau il y a quelques jours mais nous avons pu être réapprovisionnés ».
Le Geo Barents a secouru 470 personnes au cours de sept opérations de sauvetage, entre le 9 et le 12 mai, dans les zones de recherche et sauvetage libyenne et maltaise, en Méditerranée centrale. Plusieurs de ces opérations ont été réalisées avec le soutien de l’ONG Pilotes volontaires, dont le petit avion survole la mer à la recherche de canots en détresse.
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L’ONG médicale communiquait depuis plusieurs jours sur la situation qui devenait de plus en plus tendue à bord quand le navire a été autorisé, mercredi, à débarquer à Augusta, en Sicile. « La plupart des rescapés à bord du Geo Barents ont subi des violences physiques sous diverses formes. Quatre ont embarqué pour la traversée avec des os fracturés, résultat de blessures infligées pendant leur séjour en Libye », avait alerté MSF.