À trois semaines des élections législatives, une dizaine de sans-papiers – épaulés par le Secours catholique – ont rédigé une lettre à l’intention des députés de leur circonscription. Ils souhaitent les sensibiliser à leur cause et réclament leur régularisation, ainsi qu’un meilleur accès au marché du travail.
La lettre devrait arriver en fin de semaine sur le bureau de Yanis Bacha, candidat du parti présidentiel (Renaissance), et celui de Sarah Legrain, candidate NUPES (gauche), tous deux en lice dans la 16e circonscription de Paris. Écrite par un groupe de migrants épaulé par l’ONG Secours catholique, la missive rassemble les revendications de ces sans-papiers.
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« Nous voulons la liberté, être intégrés comme les français, travailler », peut-on notamment y lire. « [Nous voulons] des logements, voyager, des titres de séjour, de la stabilité, nous former dans les finances, l’informatique, la mécanique, la boulangerie ». Ces différentes propositions sont portées depuis des années par les ONG de défense de migrants. Elles ont été rediscutées avec les intéressés chaque semaine depuis trois mois au cours d’ateliers politiques réalisés au Cèdre, un centre du Secours catholique situé à Paris.
« Depuis mars, tous les mardis, on discute des élections avec un groupe d’une dizaine de personnes. On a parlé de la différence droite/gauche, des propositions des candidats sur les migrants », explique Adrien Cornec, chargé d’accompagnement au Cèdre, joint par InfoMigrants.
« Nous vivons dans les bus de nuit, de terminus en terminus »
« C’est ainsi qu’on leur a proposé d’interpeller les candidats aux législatives, ils étaient d’accord. On s‘est mis à discuter des choses qu’ils voudraient mettre en place dans les cinq prochaines années : comme l’élargissement des conditions de titre de séjour et un accès au travail ».
Les migrants ont également rappelé les difficultés de la vie à la rue, liées entre autres à la barrière de la langue et à la complexité du système administratif français. « Nous vivons difficilement, dans les rues, dans les squats, dans les gares, dans les bus de nuit de terminus en terminus, dans la misère, dans une prison à ciel ouvert », écrivent-ils.
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Les sans-papiers aimeraient à terme rencontrer les candidats pour leur parler de vive voix de leurs difficultés au quotidien. Selon le Cèdre, « les deux candidats ont l’air assez ouverts à la rencontre. »
Après l’élection présidentielle du mois d’avril et la réélection d’Emmanuel Macron, les Français sont de nouveau appelés aux urnes pour élire les députés du Parlement, ceux-là mêmes chargés de voter les lois et de déposer des propositions de loi.