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Violences, abandons, abus sexuels : comment les enfants s’adaptent aux risques de la migration clandestine

Dans une étude, Save the Children se penche sur les stratégies d’adaptation des enfants face aux dangers qu’ils rencontrent sur la route migratoire. Certaines jeunes filles prennent notamment des contraceptifs avant de partir, en anticipation des violences sexuelles qu’elles risquent de subir.

Chaque année, des dizaines de milliers d’enfants tentent d’emprunter la dangereuse route qui mène de la Corne de l’Afrique à l’Europe à travers la Méditerranée centrale. Certains font le voyage seuls, sans parents capables de les soutenir ou de les aider à négocier avec les passeurs et les gardes-frontières. D’autres voyagent avec des familles ou des adultes de confiance.

Souvent, les enfants courent le risque de tomber entre les mains de trafiquants. Ils peuvent alors se retrouver contraints au travail forcé. D’autres sont victimes d’exploitation sexuelle ou sont enlevés afin de rapporter une rançon à leurs ravisseurs.

Selon l’organisation caritative Save the Children, qui a commandé une étude sur le comportement des enfants empruntant cette route migratoire, les enfants développement également des mécanismes de défense et de protection susceptibles de se retourner contre eux.

Les données ont été collectées sur place en Égypte, Éthiopie, Soudan et Tunisie et à distance pour l’Érythrée et l’Italie.

L’histoire d’Omar

Save the Children raconte l’histoire d’Omar*, un adolescent interrogé par le groupe de recherche Samuel Hall qui a mené l’étude.

Le frère aîné d’Omar a été tué lors de violences communautaires en Érythrée. Le jeune homme de 17 ans ensuite déménagé au Soudan, où il s’est retrouvé sans papiers, sans la possibilité d’aller à l’école ou de trouver du travail. Lorsqu’il a appris qu’un groupe de jeunes prévoyait de se rendre en Libye avec l’aide d’un passeur, il s’est joint à eux, sans connaître les risques qu’il encourait.

Une fois arrivés en Libye, Omar et les autres enfants ont été remis à des trafiquants, qui les ont détenus et torturés afin d’obtenir une rançon. Omar réussira à s’échapper en profitant de l’attaque d’un groupe rival armé contre le lieu où il était retenu. Il finira par réussir à rejoindre la Tunisie.

Les violences, les cas de torture, les viols et le travail forcé continuent à faire partie du quotidien des centres de détention en Libye. Crédit : Getty Images, AFP
Les violences, les cas de torture, les viols et le travail forcé continuent à faire partie du quotidien des centres de détention en Libye. Crédit : Getty Images, AFP

Éloignement et quête de soutien moral

Save the Children rappelle que les risques auxquels sont exposés les enfants migrants augmentent au fur et à mesure de leur éloignement de leur communauté. 

Au cours du voyage, ils cherchent notamment un soutien moral auprès d’autres enfants migrants, avant d’en être parfois à nouveau séparés au cours de leur route.

« Quand [mon ami] était à terre, je le relevais, et quand je me sentais fatigué, il m’aidait à me reposer jusqu’à ce que nous arrivions à Tripoli. Là, chacun de nous a poursuivi sa route », a déclaré Shaba, un garçon érythréen de 14 ans, également interrogé pour l’étude.

Les enfants migrants non accompagnés ne prennent souvent contact avec leur famille qu’une fois qu’ils ont atteint les postes frontières, ou qu’ils sont entrés dans un pays de transit. 

Il est généralement difficile pour les familles de parer à une urgence, ont constaté les chercheurs.

Sur cette route, les enfants voyagent régulièrement avec des voisins ou des amis de la famille – considérés comme des personnes de confiance qui n’ont toutefois aucun lien de parenté avec eux. 

Si ces relations permettent aux enfants de se sentir plus en sécurité pendant leur voyage, elles renforcent également l’idée qu’ils sont des « marchandises » pour les adultes, ce qui les expose aux abus.

Sources : www.infomigrants.net

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