L’un des navires humanitaires de l’ONG éponyme allemande a porté assistance à 74 personnes en quelques heures, via deux opérations de sauvetage distinctes. Tous les occupants sont sains et saufs et ont été pris en charge par les équipes médicales à bord.
Le Sea Watch 3 a été averti à temps. Jeudi 2 juin vers midi, le navire humanitaire de l’ONG du même nom a secouru 25 personnes entassées sur un canot au large de la Libye. Tous les passagers sont en bonne santé.
Au petit matin le même jour, le bateau avait déjà porté secours à 49 personnes en détresse sur un canot pneumatique. Alerté quelques heures plus tôt par Alarm Phone, l’équipage a finalement « pu embarquer tout le monde en toute sécurité ». Les passagers « sont désormais pris en charge par notre équipe médicale », a fait savoir l’association sur Twitter.
Soixante-quatorze personnes au total sont donc désormais à bord, « à l’abri » après « leur fuite sur de la Méditerranée ».
Lundi, le nouveau navire de l’ONG allemande, l’Aurora, a quant à lui porté assistance à 85 migrants, toujours au large des côtes libyennes. Les rescapés, en détresse sur un voilier qui avait pris l’eau, ont été rapidement autorisés à débarquer au port italien de Lampedusa, quelques heures seulement après leur sauvetage.
Un seul corps repêché, sur plus de 100 disparus
Depuis quelques mois et à la faveur d’une météo clémente, les traversées sont nombreuses en Méditerranée centrale. Des hommes, des femmes et des enfants prennent la mer pour l’Europe, en quête d’une vie meilleure.
Fin mai, l’Ocean Viking patientait toujours à la recherche d’un port sûr, avec 294 personnes à bord. Ces exilés fuyant la Libye ont été secourus en seulement quatre jours, du 19 au 23 mai. Le bateau a finalement pu débarquer au port de Pozzallo, en Sicile. Le Geo Barents, navire de Médecins sans frontières (MSF), a pour sa part porté secours à 470 personnes au cours de sept opérations de sauvetage, entre le 9 et le 12 mai.
Si quelques canots sont secourus – souvent in extremis – par les navires humanitaires, interceptés par les autorités ou parviennent à atteindre les côtes italiennes, d’autres finissent engloutis par les eaux. Car les courants, les vents forts et la vétusté des embarcations rendent le périple très dangereux. Mercredi 25 mai, l’Organisation internationale des migrations (OIM) a annoncé la disparition d’au moins 76 personnes dans le naufrage de leur embarcation au large des côtes tunisiennes.
« D’après les premiers éléments de l’enquête, le bateau pneumatique était parti de Zouara en Libye dans la nuit du 22 au 23 mai avec environ 100 personnes à bord », avait précisé à l’AFP le porte-parole de la garde nationale tunisienne, Houcem Eddine Jebabli, ajoutant qu’un seul corps avait pu être repêché.
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La veille, la marine libyenne avait affirmé avoir découvert quatre cadavres sur une embarcation interceptée. D’après les témoignages des 13 rescapés, trois personnes ont également disparu pendant cette tentative de traversée.
D’après les données de l’OIM, depuis le début de l’année, au moins 129 personnes sont mortes en mer et 459 sont portées disparus. En 2021, au moins 1 553 exilés avaient déjà perdu la vie sur cette route migratoire, la plus dangereuse du monde.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio…) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.