Le Sea Watch 3, de l’ONG allemande éponyme, a secouru ce week-end 444 migrants en détresse au large de la Libye. L’Ocean Viking, de SOS Méditerranée, a de son côté porté assistance à 307 personnes entre dimanche et lundi. Les deux navires humanitaires réclament désormais un port sûr pour débarquer les naufragés.
Le week-end a été dense en Méditerranée centrale. Les deux uniques navires humanitaires présents ces dernières heures au large de la Libye ont enchaîné les opérations de sauvetage, portant assistance, à eux seuls, à plus de 700 personnes.
Tout d’abord, le Sea Watch 3, de l’ONG allemande éponyme, a secouru en 24 heures 444 migrants. Le dernier sauvetage a eu lieu dimanche 24 juillet au matin avec la prise en charge de 16 exilés. La veille, samedi, le navire avait déjà récupéré plus de 400 personnes en seulement 12 heures : 106 dans la soirée, environ 220 lors de deux opérations dans l’après-midi et 101 dans la matinée.
Plusieurs embarcations, surchargées, avaient été signalées à l’équipage par la plateforme d’aide aux migrants Alarm Phone.
Dimanche soir, cinq migrants ont été évacués par les garde-côtes italiens et ramenés sur la terre ferme : une femme enceinte accompagnée de son mari, ainsi qu’un enfant gravement brûlé et ses parents.
Avec 439 exilés à son bord, le Sea Watch 3 est remonté au nord après sa dernière opération et naviguait lundi après-midi près de la Sicile, à la recherche d’un port sûr pour débarquer les naufragés.
Plus de 100 mineurs sur l’Ocean Viking
Une autre ONG a sillonné ces derniers jours la Méditerranée centrale. L’Ocean Viking, de l’ONG SOS Méditerranée, a secouru, là aussi en 24 heures, 307 exilés en détresse en mer. La quatrième et dernière opération remonte à lundi matin quand les équipes ont secouru 39 personnes « d’une embarcation en fibre de verre », indique l’ONG sur Twitter.
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Dimanche soir, 73 migrants à bord d’un canot « partiellement dégonflé en mauvais état » avaient été pris en charge par l’équipage et mis en sécurité sur le navire. Quelques heures plus tôt, l’Ocean Viking avait déjà porté secours à 108 et 87 exilés entassés dans deux « embarcations pneumatiques surpeuplées ». Plusieurs d’entre eux ne portaient pas de gilets de sauvetage, malgré les risques d’une telle traversée.
Une nouvelle fois, Alarm Phone a joué un rôle essentiel dans ces sauvetages, en avertissant le navire humanitaire de la présence de certains de ces canots en difficulté en mer.
Parmi les rescapés se trouvent de nombreuses femmes, plus de 100 mineurs isolés et un bébé d’un an.
L’Ocean Viking était toujours lundi après-midi au large des côtes libyennes mais il devrait bientôt rejoindre les eaux italiennes dans l’espoir d’accoster rapidement dans un port du pays.
Plus de 1 000 migrants débarqués en Italie
Le Geo Barents, de Médecins sans frontières (MSF), prend le relais en Méditerranée centrale. Arrivé dimanche après-midi dans la zone, il se tenait prêt lundi à « sauver autant de vies que possible ».
Si les navires humanitaires ont connu un week-end chargé, les garde-côtes italiens ont eux aussi vécu des journées intenses. Entre samedi et dimanche, plus de 1 000 migrants ont débarqué en Italie, en Calabre et sur l’île de Lampedusa, après avoir traversé la Méditerranée.
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Cinq personnes n’ont en revanche pas survécu à ce long voyage. Leurs corps ont été retrouvés dans une embarcation de plus de 600 exilés.
La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse au monde. Depuis le début de l’année, 828 exilés ont péri dans ces eaux en tentant de rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). Et depuis 2014, année du premier recensement, on compte près de 20 000 morts ou disparus.
La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio…) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.
Source : http://www.infomigrants.net