La Commission européenne a exhorté mercredi les États membres à « respecter leurs obligations en droit européen et international » et à faire preuve de « solidarité et de responsabilité » dans la prise en charge de plus de 400 migrants bloqués au large de Malte depuis plusieurs semaines.
« Nous appelons tous les États membres à travailler ensemble de façon urgente dans un esprit de solidarité et de responsabilité collective pour trouver des solutions ». Le porte-parole de la Commission européenne a appelé mercredi 3 juin les pays de l’Union européenne (UE) à prendre en charge les quelque 400 migrants bloqués depuis des semaines au large de Malte à bord de navires touristiques, affrétés par La Valette.Commissioner for Human Rights✔@CommissionerHR
Les naufragés « ont besoin d’être débarqués aussi rapidement que possible », a insisté Adalbert Jahnz. « Il y a un besoin urgent de coopération », a-t-il continué. L’exécutif européen, qui a en la matière un rôle de coordination, est « en contact étroit avec les États membres ».
« Les États membres doivent respecter leurs obligations en droit européen et international »
« Si nous reconnaissons les difficultés créées par la pandémie de coronavirus, nous attendons aussi de la part de tous les États membres qu’ils respectent leurs obligations en droit européen et international », a ajouté le porte-parole.
La France, pour sa part, s’est engagée à « relocaliser sur le territoire plusieurs dizaines de personnes, minimum trente » qui sont sur ces bateaux, « à compter de la réouverture des frontières intérieures européennes », prévue à ce stade à la mi-juin, a déclaré à l’AFP le ministre français de l’Intérieur, à l’issue d’une discussion téléphonique avec la commissaire européenne aux Affaires intérieures.
>> À (re)lire : Mer Méditerranée : la crainte des « naufrages invisibles »
Cet engagement, souligne-t-on à Paris, tient « à condition que d’autres pays s’engagent également » à relocaliser des migrants.
Depuis début avril et la propagation du coronavirus en Europe, La Valette refuse tout débarquement de migrants sur son sol arguant que ses ports ne peuvent être considérés comme sûrs en raison de la crise sanitaire. Plus de 400 migrants secourus au large de Malte attendent ainsi depuis des semaines de pouvoir débarquer sur l’île. En agissant de la sorte, les autorités maltaises entendent faire pression sur les États membres de l’UE afin qu’ils prennent « leur responsabilité ». Malte plaide depuis des mois pour la mise en place d’un mécanisme de répartition pérenne au sein de l’UE.
Un accord de mécanisme de répartition qui tarde à venir
En septembre dernier, Malte, l’Italie, la France et l’Allemagne s’étaient entendus sur un mécanisme temporaire de répartition des migrants secourus en Méditerranée afin d’éviter que des bateaux les transportant ne restent bloqués en mer pendant des semaines en attendant que des pays acceptent de les accueillir à l’issue de négociations au cas par cas. D’autres États s’étaient ensuite ralliés à l’initiative.
>> À (re)lire : « L’Italie, l’Espagne et Malte sont en première ligne mais ils ne doivent pas gérer l’accueil tout seuls »
Mais la pandémie de coronavirus a encore compliqué cette question sensible, avec la fermeture des frontières, l’accord sur un mécanisme de répartition est resté au point mort.
Prévue depuis longtemps, une réforme européenne peine aussi à voir le jour. Le Nouveau pacte sur la migration et l’asile préparé par la Commission, dont la présentation a été repoussée, devrait être dévoilé d’ici la fin du mois, selon le programme actuel.
Sources : https://www.infomigrants.net/