Evros : la Grèce localise les 38 migrants bloqués sur un îlot et confirme la mort d’une fillette
La police grecque a annoncé, lundi, avoir finalement découvert et mis en sécurité 38 migrants, majoritairement syriens, qui, selon l’ONU, se trouvaient depuis plusieurs jours bloqués sur un îlot du fleuve Evros, à la frontière avec la Turquie. La police a, par ailleurs, confirmé la mort d’une fillette de cinq ans, qui faisait partie du groupe.
Fin du cauchemar pour un groupe de 38 migrants bloqués sur un îlot de l’Evros, en Grèce. Lundi 15 août, la police grecque a annoncé les avoir localisés dans la région de Lavara, à la frontière gréco-turque. Parmi ce groupe, constitué de 35 Syriens et trois Palestiniens, figuraient une femme enceinte et sept enfants.
Les migrants ont été découverts « à environ quatre kilomètres du point initialement déclaré et qui était hors du territoire grec », a annoncé la police dans un communiqué.
Selon le ministre des Migrations Notis Mitarachi, le groupe a été retrouvé sur un bateau et les migrants étaient « tous en très bon état » au moment de leur sauvetage. « La femme enceinte a été hospitalisée par précaution », a-t-il écrit sur Twitter.
Des alertes concernant “la situation critique” de ces personnes avaient été émises par des organisations ces derniers jours, notamment par l’ONU et Ie Comité international de secours (IRC) qui avait exhorté les autorités à les évacuer de toute urgence.
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La Grèce avait affirmé, dimanche, être dans l’incapacité de les localiser malgré des recherches répétées côté grec, et avoir alerté les autorités turques pour qu’elles lancent des recherches sur leur territoire. Le ministère de l’Intérieur turc avait de son côté décliné tout commentaire.
« Depuis qu’ils ont été localisés, les forces de police grecques et d’autres services gouvernementaux se sont précipités à leur secours, pour leur fournir des soins de santé, de la nourriture et de l’eau, et pour les transférer dans une zone de logement temporaire”, a encore affirmé la police grecque.
« Un enfant de cinq ans est décédé sur le territoire turc, et c’est malheureux »
Selon des médias et des militants, ces personnes étaient coincées sur ce bout de terre situé à la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis plusieurs jours. Samedi, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait appelé « à la prise de mesures urgentes » pour sauver « une quarantaine de personnes qui seraient bloquées sur un îlot à la frontière entre la Grèce et la Turquie ».
Conséquence tragique de l’isolement de ce groupe : une enfant âgée de cinq ans, prénommée “Maria”, est décédée la semaine dernière sur l’îlot, après avoir été piquée par un scorpion. Si la tragique nouvelle a rapidement été donnée par différentes sources, dont l’ONU, les autorités grecques ont, elles, tardé à confirmer ce décès, survenu, selon elles, en territoire turc.
« Selon des témoignages, un enfant de cinq ans est décédé sur le territoire turc, et c’est malheureux », a affirmé le ministre grec des Migrations. Ce dernier a indiqué que les autorités grecques allaient demander l’aide du Comité international de la Croix-Rouge afin de « retrouver le corps de l’enfant sur l’îlot turc pour qu’elle soit inhumée dignement par sa famille ».
La veille, la police grecque avait affirmé ne pas être en mesure de confirmer ce décès.
Une seconde fillette, la grande sœur de l’enfant décédée, était également menacée sur l’îlot. Selon des témoignages des membres du groupe de migrants collectés par la plateforme d’urgence Alarm Phone, celle-ci était dans un état grave après avoir, elle aussi, été piquée par le scorpion. « Nous avons besoin d’un hôpital. Si personne n’agit pour l’aider, elle va mourir comme sa petite sœur », avait alerté le groupe.
Refoulement
Notis Mitarachi a également accusé mardi la Turquie d’avoir forcé ce groupe de migrants à traverser la frontière avec la Grèce.
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Des ONG de défense des droits humains et des médias ont, pour leur part, rapporté que ces réfugiés auraient été victimes de refoulements illégaux entre la Grèce et la Turquie. Une pratique courante dans la zone : la Grèce a été critiquée à plusieurs reprises pour ce genre de procédé à l’encontre de migrants vers la Turquie sur sa frontière terrestre, au niveau du fleuve Evros, et maritime, en mer Égée, selon des témoignages des victimes publiés par des ONG, l’AFP et d’autres médias. Athènes a toujours nié ces accusations.

Ce n’est pas non plus la première fois qu’un groupe de migrants se retrouve bloqué au milieu de l’Evros. Dernières occurrences en date : en juin, un groupe de 28 exilés, dont huit enfants, était resté bloqué plusieurs jours sur un îlot du fleuve, après avoir fait l’objet d’un refoulement par la police grecque. Et ce, alors même qu’il se trouvait sous la protection de la Cour européenne des droits de l’Homme. En avril, un autre groupe de 64 personnes avait été secouru par les autorités grecques après être resté plusieurs jours bloqué sur le fleuve.
Source : http://www.infomigrants.net