La soixantaine de migrants partis du Liban qui étaient à la dérive depuis plusieurs jours en Méditerranée auraient été sauvés, selon différentes informations recoupées par InfoMigrants. De nombreuses zones d’ombre persistent néanmoins.
L’histoire est truffée de zones d’ombre. Le sort d’un bateau, parti du Liban il y a au moins une semaine avec une soixantaine de personnes à bord, prêtait à confusion ce mercredi 7 septembre. Le navire, qui dérivait depuis plusieurs jours, au large des côtes maltaises et italiennes, avait suscité l’inquiétude, car les passagers, dont plusieurs enfants, n’avaient plus ni nourriture, ni eau, ni lait maternisé, selon des proches des passagers qui ont parlé à l’agence AP. Le contact avec l’équipage avait par ailleurs été perdu dans la nuit de lundi à mardi, avaient encore précisé ces sources.
Selon des informations recoupées mercredi par InfoMigrants, les passagers de cette embarcation auraient été secourus. En effet, deux versions différentes concernant chacune le sauvetage dans les eaux maltaises d’un bateau en détresse avec environ 60 personnes à bord ont été rapportées.
D’une part, le ministère égyptien des Transports a publié un communiqué mardi dans lequel il indique qu’un bateau égyptien, le « Valley of Karank », est venu en aide, lundi 5 septembre, à une embarcation de 60 personnes dans les eaux maltaises, ce qui correspondrait à la dernière position connue du canot avec lequel le contact a été perdu. Le sauvetage a été effectué en coordination avec les secours maltais.
À bord de l’embarcation se trouvaient « des Libanais, des Palestiniens, des Syriens », tous partis du Liban, ont précisé les autorités égyptiennes. Parmi eux, « 24 hommes, 12 femmes, 20 enfants, 4 nourrissons. » « Certains d’entre eux étaient dans un état grave après être restés durant une semaine sur le bateau », ont affirmé les autorités.
Une fillette de 4 ans se serait noyée, selon les garde-côtes grecs
D’autre part, les garde-côtes grecs ont de leur coté affirmé mardi qu’un bateau de marchandises, le « BBC Pearl », avait sauvé 63 personnes en détresse dans la zone de recherche et de sauvetage maltaise, après avoir été contacté par les Maltais. Là encore, le nombre de personnes ainsi que la localisation du sauvetage correspondent aux données connues du bateau recherché.
Après ce sauvetage, une fillette de quatre ans serait décédée des suites d’une noyade, rapporte l’AFP, citant les garde-côtes grecs. L’enfant aurait été héliportée avec sa mère jusqu’à un hôpital en Crète, où les médecins l’ont déclarée morte.
Les nationalités présentes à bord de cette embarcation n’ont pas été indiquées. La destination vers laquelle ont été envoyés les autres passagers reste, elle aussi, inconnue.
L’embarcation à la dérive à laquelle InfoMigrants avait consacré un article mardi avait quitté la ville de Tripoli, au Liban, dans le but de rejoindre l’Italie. Au cours de leur traversée, les exilés avaient épuisé leurs réserves d’eau, de nourriture et de lait maternisé, avaient déclaré des proches contactés par l’agence Associated Press. Trois enfants auraient péri à bord du bateau, toujours selon des informations des proches, qui avaient été en contact téléphonique avec les naufragés. Ces décès n’ont été confirmés ni par les autorités égyptiennes, ni par les garde-côtes grecs.
Selon la plateforme d’urgence en mer Alarm Phone, plusieurs navires de commerce et porte-conteneurs étaient passés à proximité du bateau de migrants, sans leur porter secours. “Le fait que Malte ne leur demande pas de procéder à un sauvetage ne dispense pas les navires marchands de leurs obligations de porter assistance à un bateau en détresse”, avait exhorté l’organisation.
