Une enquête du Monde et d’un consortium de journalistes européens a révélé l’existence d’un lieu de détention illégal utilisé par les garde-frontières bulgares pour retenir des migrants à proximité de la frontière turque. Des exilés y seraient enfermés dans une cage, dans des conditions sanitaires déplorables et soumis à des violences avec des chiens.
Une cage de quelques mètres carrés, improvisée dans un cabanon en briques en piteux état. Sur les clichés révélés par Le Monde, qui a publié une enquête, jeudi 8 décembre, en partenariat avec Lighthouse Reports et d’autres médias européens, quelques migrants s’appuient contre un mur en brique, d’autres sont assis sur un sol terreux et jonchés de détritus. Une dizaine d’hommes sont enfermés derrière des barreaux métalliques dans ce qui ressemble à une prison utilisée par les garde-frontières bulgares pour détenir ces candidats à la migration.
Selon les journalistes qui ont enquêté sur ce lieu, au moins 34 personnes ont été enfermées dans cet abri entre le 15 octobre et le 25 novembre 2022.
Le collectif Lighthouse Reports a pu interroger quatre personnes originaires de Syrie et d’Afghanistan qui ont été détenues dans ce lieu, puis renvoyées en Turquie. Ils racontent avoir été privés d’eau, de nourriture et d’accès à des toilettes. « L’odeur était vraiment horrible. Ils ont lâché les chiens sur nous à l’intérieur et nous ont frappés, même ceux qui étaient déjà blessés », rapportent ces migrants cités dans l’article du Monde.
Des femmes et des adolescents étaient également retenus à leurs côtés, affirment ces exilés qui n’ont pas été autorisés à déposer de demande d’asile avant leur renvoi en Turquie.
Frontex réfute avoir été au courant
D’après le quotidien français et le consortium de journalistes qui ont réalisé cette enquête, le cabanon incriminé se trouve dans la ville de Srédéts, à une quarantaine de kilomètres de la frontière turque. Il est situé « dans un complexe policier prêté par la mairie de Srédéts à la police des frontières, qui dépend du ministère de l’intérieur ».
Or à quelques mètres de là se trouvent les bureaux de la police des frontières avec cette fois un lieu de détention officiel. Des bâtiments rénovés avec des fonds européens, indique Le Monde.
Sources : www.infomigrants.net