En Lettonie, rencontre avec deux réfugiées ukrainiennes qui soutiennent leur pays depuis leur exil
Près de 8 millions de personnes ont fui la guerre en Ukraine. En Lettonie, Irisha et Iryna s’emploient à aider leurs compatriotes en exil ou de retour au pays. Elles participent également à une exposition de photos sur les réfugiés à Riga.
« Bienvenue à Tavi Draugi. Voici notre entrepôt », explique Irisha, postée au milieu de centaines de cartons dans un hangar situé dans la banlieue de Riga, la capitale de la Lettonie. « Nous avons de la nourriture, des médicaments, des produits d’hygiène, des vêtements, quelques articles ménagers, et un magasin où les réfugiés peuvent venir se servir gratuitement. »
Cette Ukrainienne de 31 ans travaille pour une ONG locale appelée Tavi Draugi, « Vos amis » en letton.
« La moitié de cet entrepôt est destinée aux réfugiés qui vivent ici à Riga. Dans l’autre moitié, nous préparons des colis d’aide humanitaire pour que les familles aient de quoi manger pendant environ un mois. Nous trions également des vêtements. Chaque réfugié d’Ukraine peut venir ici pour obtenir de l’aide, des informations, des vêtements ou de la nourriture », raconte Irisha.







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A l’origine, Irisha, son mari et leur fils de quatre ans étaient venus en Lettonie pour y passer des vacances. La famille était censée prendre l’avion pour rentrer à Kiev le 24 février dernier, soit au moment du lancement de l’invasion russe.
« Lorsque la guerre a commencé, je ne savais pas quoi faire. Si j’avais vécu en Ukraine sans enfant ni mari, j’aurais été en première ligne. J’aurais pris une arme, quitte à mourir au combat », a-t-elle confié à InfoMigrants.
Irisha est née et a grandi dans la ville ukrainienne de Vinnytsia, dans le centre-ouest du pays, avant de déménager à Riga lorsqu’elle avait 16 ans. En 2020, elle est repartie en Ukraine avec son mari et leur bébé pour lancer une entreprise de décoration intérieure à Kiev. Puis la guerre a tout changé.
Sept jours sur sept
Bloquée en Lettonie, Irisha a commencé par proposer ses services de traduction aux réfugiés arrivant à Riga.
Puis elle a rejoint l’ONG Tavi Draugi. Pendant les trois premiers mois de la guerre, elle se souvient y avoir travaillé sept jours sur sept, à passer des nuits entières au bureau.
« Quand vous comprenez qu’en Ukraine, les gens ne mangent pas, et que vous êtes assise ici dans un pays sûr et que vous mangez à votre faim, vous avez le sentiment que ce n’est pas normal. Pour moi, il était inimaginable de faire la fête ou d’aller voir mes amis. Alors j’ai travaillé sans relâche. »



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Depuis son bureau au premier étage, Irisha coordonne les demandes d’aide en provenance d’Ukraine – qu’elles proviennent d’autres ONG, de militaires ou de familles restées dans le pays. Parmi les articles les plus demandés figurent les caméras de vision nocturne, les sacs de couchage, les médicaments et les vêtements chauds.
« Pour certaines ONG, nous organisons le transport vers l’Ukraine. D’autres ONG vont chercher elles-mêmes les articles à Riga. Pour les articles utilisés par les militaires, nous nous rendons à Lviv, où des volontaires les récupèrent et les apportent sur les lignes de front », explique-t-elle.
Sources : www.infomigrants.net