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Naufrage en Grèce : les recherches se poursuivent mais les espoirs sont désormais quasi-nuls de retrouver les disparus

Les recherches se poursuivent vendredi au large de la ville de Pylos, en Grèce, pour tenter de retrouver les centaines de personnes disparues à la suite du naufrage de mercredi. Mais, deux jours après le drame, les espoirs s’amenuisent de retrouver des survivants. La zone est particulièrement difficile à sonder en raison de la profondeur des eaux, ont indiqué les garde-côtes grecs.

Il pourrait encore y avoir des centaines de disparus en mer. Deux jours après le naufrage meurtrier de mercredi, les recherches se poursuivent toujours vendredi 16 juin, en mer Méditerranée, au large de la ville grecque de Pylos, à l’ouest des côtes du Péloponnèse.

Au moins 78 personnes sont mortes dans le naufrage du bateau de pêche parti de Tobrouk en fin de semaine dernière et qui se dirigeait vers l’Italie. Une centaine de personnes, dont 8 mineurs, ont pu être secourues et transférées au port de Kalamata. Mais, selon les témoignages des survivants, le bateau pourrait avoir compté jusqu’à 750 exilés à son bord. Des centaines de personnes sont donc toujours portées disparues et pourraient être mortes noyées dans le naufrage.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) parle de « l’une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie ».

« Les recherches doivent continuer »

« Les espoirs de retrouver des survivants s’amenuisent de minute en minute après ce naufrage tragique mais les recherches doivent continuer », a indiqué à l’AFP Stella Nanou, porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) en Grèce.

Dans la zone du naufrage, la profondeur de l’eau atteint 4 000 voire 5 000 mètres. Impossible de remonter tous les corps. Un porte-parole de la garde-côtière, Nikolaos Alexiou, a déclaré à la télévision publique grecque que le bateau avait coulé dans l’une des parties les plus profondes de la Méditerranée.

Durant toute la nuit de jeudi à vendredi, les recherches se sont poursuivies dans la zone du naufrage, selon les garde-côtes. « Actuellement une frégate et un hélicoptère de la marine sont sur place et trois bateaux […] participent aux recherches », a indiqué une porte-parole.

Les passagers du bateau étaient originaires de Syrie, du Pakistan, du Bangladesh et de Palestine. Plusieurs passagers syriens avaient notamment quitté leur pays pour le Liban, puis s’étaient rendus en Libye via l’Égypte. Depuis le drame, de nombreuses familles cherchent désespérément des nouvelles de leurs proches qui étaient montés à bord du bateau.

>> À (re)lire : « Mes larmes ne cessent de couler » : l’inquiétude des familles après le naufrage meurtrier en Grèce

Iman, une jeune Syrienne, a raconté à InfoMigrants que son frère de 34 ans Maamoun Ismail Al Haraki se trouvait dans le bateau. Ce père de deux enfants avait quitté Deraa, en Syrie, il y a un an pour trouver refuge au Liban. En raison de conditions de vie particulièrement difficiles, il a quitté le Liban pour se rendre à Erbil, au Kurdistan irakien, d’où il a pris un vol direct pour la Libye.

Enquête et deuil national

La cour suprême grecque a ordonné une enquête pour déterminer les causes du drame qui a choqué la Grèce, accusée depuis des années de refouler des migrants en quête d’asile dans l’UE.

Un deuil national de trois jours a été décrété, interrompant ainsi la campagne électorale en vue du scrutin législatif du 25 juin.

Mais certains journaux ne cachaient pas leur colère face à ce nouveau drame touchant des migrants. Le quotidien de centre gauche Efsyn affichait ainsi en Une et en six langues ce simple mot : « Honte ! ». À Athènes et Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, quelque 5 000 personnes sont descendues dans les rues, selon la police, arborant des slogans tels que « Le gouvernement et l’Union européenne tuent » et « Non à la forteresse Europe. Solidarité avec les réfugiés ».

>> À (re)lire : Naufrage en Grèce : Athènes sous le choc de « cette tragédie indicible »

Neuf personnes de nationalité égyptienne, soupçonnées d’être des passeurs, ont été arrêtées à Kalamata (sud-ouest), a indiqué une source portuaire à l’AFP. Parmi elles figure le capitaine du navire.

Les survivants du naufrage ont désigné ces neuf personnes comme les passeurs responsables de l’organisation de cette traversée. Ces trafiquants présumés ont été arrêtés jeudi soir et emmenés au tribunal de Kalamata. Ils sont soupçonnés de trafic d’êtres humains et de mise en danger de la vie d’autrui, selon les informations du média grec ERT.

Sources : https://www.infomigrants.net/

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