Deux personnes, accusées de faciliter le séjour des étrangers en situation irrégulière, ont été arrêtées sur l’île de Rhodes. Leur réseau cachait des exilés dans un hôtel de l’île avant de les transférer, contre une somme d’argent, vers d’autres pays de l’Union européenne.
Un réseau qui facilitait l’entrée illégale de migrants en Grèce a été démantelé sur l’île de Rhodes, dans le sud-est de la mer Égée, ont annoncé mercredi les autorités. Les arrestations ont eu lieu après une enquête menée par la police grecque, en collaboration avec l’équipe de prévention et de répression de la criminalité (OPKE).
Les investigations ont porté sur un hôtel de l’île de Rhodes, où 90 étrangers en situation irrégulière ont été découverts. Le directeur du bâtiment et son propriétaire ont été arrêtés, accusés de « participation à une organisation criminelle facilitant le séjour des étrangers en situation irrégulière dans le pays », rapporte Ekathimerini.
Ces deux personnes avaient créé un réseau chargé d’amener des migrants sans papiers depuis la côte est de l’île vers cet hôtel. Les exilés étaient ensuite cachés dans des chambres de l’édifice, avant d’être transférés vers d’autres pays de l’Union européenne, moyennant des sommes d’argent.
Les suspects seront présentés au procureur de Rhodes, tandis que des procédures administratives ont été engagées à l’encontre des migrants, indique encore le média grec.
Plus de 1 700 arrivées en 2023
Rhodes est l’une des nombreuses îles grecques située en mer Égée. Ce n’est pas une destination habituelle pour les migrants, qui se dirigent généralement vers les îles de Lesbos, Samos ou Chios. Mais face à des politiques européenne et grecque de plus en plus dures sur les migrations, et des refoulements violents, passeurs et migrants cherchent des routes alternatives.
Depuis le début de l’année, 1 774 migrants ont débarqué à Rhodes d’après le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), contre 5 453 à Lesbos, et 1 911 à Samos.
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Pour les exilés en transit à Rhodes, les conditions de vie sont très spartiates. Michael*, un migrant centrafricain y est resté plusieurs semaines après avoir débarqué sur une plage. « On m’avait donné une adresse avant de partir. C’était une petite maison isolée, dans la campagne », avait-il raconté à InfoMigrants. Sur cette île où aucun centre d’accueil n’existe, les migrants sont contraints de vivre dans des squats, ou dans des bâtiments abandonnés.
En 2021, les autorités avaient procédé au démantèlement d’un camp informel qui s’était construit dans l’ancien abattoir de Rhodes, et où vivaient une centaine de personnes.
Sources : infomigrants.net