Les forces marocaines ont intercepté mercredi deux pirogues transportant 234 migrants, au sud du Sahara occidental, à la frontière mauritanienne. Les canots avaient pris la mer depuis les côtes sénégalaises. Un corps a par ailleurs été retrouvé dans un des deux canots.
Mercredi 4 octobre, deux canots ont été interceptés par la Marine marocaine au large du Sahara occidental, à la frontière mauritanienne, selon l’agence de presse MAP. Au total, 234 migrants, tous Sénégalais, se trouvaient à bord des pirogues, dont trois femmes et deux mineurs.

Les forces marocaines ont également retrouvé un cadavre dans le canot. Les personnes secourues ont « reçu les soins nécessaires avant d’être remises à la gendarmerie pour les procédures administratives », indique une source militaire. La dépouille a été transférée à la morgue de Dakhla, au sud du Maroc.
Les deux embarcations ont pris la mer les 25 et 27 septembre depuis les rives de Dakar et Diogo, à une centaine de km de la capitale sénégalaise. Les exilés cherchaient à rejoindre l’archipel espagnol des Canaries, distant d’environ 1 700 km.
Multiplication des interceptions de Sénégalais
Les interceptions de Sénégalais se multiplient ces dernières semaines, que ce soit par la marine marocaine, mais aussi mauritanienne et sénégalaise. Depuis le 1er juillet, la Marine sénégalaise a pris en charge près de 2 000 exilés, selon un décompte établi à partir de ses informations sur les réseaux sociaux.
>> À (re)lire : Confronté à une vague de départs, le Sénégal présente un plan de lutte contre l’émigration clandestine
Certains ont plus de chance et parviennent à éviter les contrôles en mer. Mardi, près de 300 ressortissants du Sénégal entassés dans une même pirogue sont arrivés sur l’île canarienne d’El Hierro. Il s’agit du plus grand nombre de passagers jamais arrivés sur une seule embarcation.

Les Sénégalais sont, derrière les Marocains, l’une des deux principales nationalités des migrants qui ont traversé l’Atlantique au cours du premier semestre de 2023, selon l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex.
>> À (re)lire : Au large du Sénégal, la marine sénégalaise intercepte plus de 600 migrants en trois jours
La situation économique du Sénégal pousse de plus en plus de jeunes à prendre la mer en direction des îles Canaries. La crise du Covid, l’inflation et la raréfaction des ressources halieutiques minent la population, qui ne voient d’autres perspectives que l’exil vers l’Europe.
Hausse des arrivées aux Canaries
Depuis plusieurs années, la route des Canaries a été réactivée en raison du durcissement des contrôles en Méditerranée ainsi qu’au large des côtes ouest-marocaines. L’archipel a vu arriver près de 15 000 migrants entre le 1er janvier et le 30 septembre, soit une hausse de 19,8% par rapport à la même période de 2022, d’après les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur. Les autorités prévoient un total d’environ 22 000 débarquements pour l’ensemble de l’année 2023.
>> À (re)lire : Sénégal : malgré les naufrages, les migrants continuent de se rendre aux Canaries
Reste que cette route migratoire est l’une des plus dangereuse au monde. Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales. Depuis début 2023, 140 migrants sont morts ou ont disparu dans cette traversée, selon des données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) reçues début septembre.
L’ONG espagnole Caminando Fronteras qui, à la différence de l’OIM, s’appuie sur des appels d’urgence avec les clandestins en mer ou leurs proches, estime que 778 exilés sont morts ou ont disparu sur cette route migratoire au premier semestre.
Sources : https://www.infomigrants.net/