Dix étrangers retenus au centre de rétention administrative (CRA) de Sète, dans le sud de la France, se sont évadés dans la nuit de vendredi à samedi de la structure. Les migrants sont passés par les combles et le toit pour s’enfuir du CRA. L’un d’entre eux a été retrouvé samedi.
Le centre de rétention administrative (CRA) de Sète (Hérault), dans le sud de la France, était en état d’alerte ce week-end. Vers 2h30 du matin dans la nuit de samedi 11 à dimanche 12 mai, dix étrangers se sont enfuis de la structure, d’une capacité de 28 places.
Selon les médias locaux Midi Libre et France Bleu Hérault, les migrants originaires d’Afrique du Nord et âgés de 18 à 34 ans, se sont évadés en passant par les combles et le toit du bâtiment. Le site est pourtant équipé d’une alarme mais elle ne se serait pas déclenchée cette nuit-là.
Les surveillants du CRA sont alertés par des images de vidéosurveillance montrant des mouvements inhabituels de retenus dans une chambre, indique Le Figaro. Lorsque les gardiens arrivent dans la pièce, ils remarquent au niveau du plafond qu' »un morceau de tôle, auquel est nouée une couverture, a été découpée », précise le quotidien citant une source policière. « Ensuite, [les migrants] ont sauté sur le toit du greffe pour accéder dans la rue », explique de son côté à l’AFP Ghislain Marty, délégué du syndicat de police Alliance dans l’Hérault.
Une personne retrouvée
Samedi, une personne a été retrouvée mais les autres restent recherchées. « Tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver les fugitifs », assure à France Bleu la préfecture de l’Hérault. Les autorités affirment par ailleurs qu’une réunion de travail sera organisée cette semaine avec la direction interdépartementale de la police afin d' »étudier les voies et les moyens de mieux sécuriser cet espace de rétention ».
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La sécurisation du CRA de Sète est « essentielle, puisque c’est une des priorités pour lutter contre l’immigration irrégulière » qui « passe par des reconduites effectives » à la frontière, ajoute la préfecture à l’AFP.
De leur côté, les syndicats dénoncent le manque de moyens alloués dans la structure de Sète. « Il n’y a que cinq policiers pour les surveiller la nuit, et le centre n’est pas si petit que ça, puisqu’il y a des étages, donc vous ne pouvez pas être partout à la fois », estime Ghislain Marty d’Alliance. « Ce n’est pas la première fois, ni la dernière que cela se produira (…) C’est un manque d’effectif humain qui ne peut pas être comblé par des dispositifs techniques supplémentaires ».
Près de 47 000 migrants enfermés en 2023
Dans ce même CRA, huit hommes s’étaient déjà évadés en avril 2023, en profitant d’un défaut de l’aimant de verrouillage de la porte.
Plus récemment, sept personnes se sont évadées dans la nuit de jeudi 9 à vendredi 10 mai du centre de rétention administrative (CRA) de Lille-Lesquin (Nord). Le mois dernier, 10 étrangers s’étaient échappés du centre d’Oisel, en Seine-Maritime.
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Les conditions de vie dans les centres de rétention sont régulièrement pointées du doigt par les associations. Les migrants peuvent y être enfermés pendant 90 jours, en vue de leur expulsion vers leur pays d’origine. Pour les humanitaires, ces lieux de privation de liberté s’apparentent à des prisons en raison de leur univers carcérale.
En 2023, le nombre de migrants enfermés dans les CRA a augmenté, tout comme la durée moyenne (28,5 jours) passée dans ces établissements en proie à des violences accrues, ont dénoncé dans un rapport fin avril des associations de défense des migrants, dont La Cimade et France terre d’asile. Selon ce rapport annuel, 46 955 personnes ont été enfermées dans des CRA en 2023, contre 43 565 en 2022.
Sources: https://www.infomigrants.net/