Un exilé est mort à l’hôpital universitaire d’Almeria, quelques jours après son transfert depuis l’îlot espagnol d’Alboran. Quelques 200 migrants partis du Maroc avaient débarqué la semaine dernière sur ce territoire militaire, situé en pleine mer Méditerranée.
Quelques jours après son évacuation de l’îlot espagnol d’Alboran, une personne est morte vendredi 1er mars, à l’hôpital universitaire Torrecárdenas d’Almeria. Elle avait été transférée dans la structure dimanche 25 février pour raisons de santé.
Aucune information n’a été fournie quant à son identité.
Ce week-end-là, près de 200 exilés avaient débarqué sur ce territoire situé en pleine mer Méditerranée, à 88 km d’Almeria, et à 56 de Nador, au Maroc. Rapidement après l’arrivée des migrants, plusieurs transferts avaient été opérés en hélicoptères : un homme qui présentait de forts symptômes d’hypothermie le matin, et une femme et quatre mineurs l’après-midi.
Les opérations se sont déroulées dans un contexte tendu : selon le Cipimd, une ONG espagnole qui vient en aide aux migrants, « les militaires ont dû tirer plusieurs coups de feu en l’air » après qu’un exilé a sorti une arme à feu. Ce dernier a ensuite été arrêté.
Les intempéries avaient ensuite empêché d’autres évacuations, des vents violents empêchant l’arrivée des hélicoptères de secours.
D’après El Pais, 150 migrants au total ont depuis été évacués dans les Centres de soins temporaires pour étrangers (CATE) d’Almeria et de Motril, dans le sud de l’Espagne. Ces transferts ont été opérés de manière « échelonnée », en zodiacs, à cause de la tempête.
Selon des sources gouvernementales, 50 personnes sont encore coincées sur l’îlot, où ne réside qu’une unité de la Marine. Aucune structure d’accueil n’existe donc pour héberger les exilés.
Bientôt des hébergements préfabriqués
La route qui mène du Maroc à l’îlot d’Alboran reste confidentielle au regard des autres voies migratoires qui mènent à l’Espagne, via les Canaries notamment. Depuis l’été dernier en revanche, les arrivées d’embarcations – dont beaucoup sont des vedettes rapides utilisées pour le trafic de drogue – sont en augmentation, explique El Pais.
Le 11 février, 89 personnes ont débarqué sur l’îlot. Elles ont été évacuées trois jours plus tard vers le port d’Almeria.
Pour faire face aux arrivées, des discussions sont en cours au ministère de la Défense pour l’installation d’hébergements préfabriqués destinés aux naufragés.
Depuis quelques semaines, les départs de migrants depuis le Maroc se multiplient. En moins de 12 heures, dimanche 3 mars, plus de 20 bateaux en provenance du royaume ont débarqué à Cabo de Gata, près d’Almeria, indique El Mundo.
Le 27 février, huit migrants partis de la région de Nador n’ont, eux, pas survécu à la traversée. Ils sont morts noyés après le naufrage de leur embarcation, qui a coulé « en raison des conditions météorologiques défavorables caractérisées par de fortes rafales de vent et de hautes vagues », ont indiqué les autorités locales, citées par l’agence de presse officielle marocaine MAP.
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Ceuta : 57 mineurs marocains atteignent l’enclave à la nage, dans une mer déchaînée
Entre dimanche 25 et mardi 27 février encore, 60 exilés sont arrivés sur une plage de l’enclave espagnole de Ceuta, après une dangereuse traversée à la nage. Une semaine auparavant, 57 mineurs ont fait de même.
Au total, 14 035 immigrants sont entrés de manière irrégulière en Espagne par voie maritime ou terrestre au cours des deux premiers mois de l’année 2024, soit une augmentation de 356,6% par rapport à la même période en 2023.
Sources: https://www.infomigrants.net/