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Sénégal : plus de 200 personnes interceptées au large de Dakar

La Marine sénégalaise a intercepté, lundi, une embarcation de 219 personnes à 60 km des côtes dakaroises. À l’intérieur, se trouvaient 25 enfants et 27 femmes. La pirogue faisait sans doute route vers les Canaries, porte d’entrée européenne au large de l’Afrique de l’Ouest.

Les autorités sénégalaises ont intercepté lundi 3 juin une pirogue à 60 km de leurs côtes. À son bord se trouvaient 219 personnes dont 25 mineurs et 27 femmes. Tous les passagers ont été ramenés au port de Dakar et « remis aux services compétents », peut-on lire sur le compte X (ex-Twitter) de la Marine. 

Au mois de mai, 500 migrants avaient déjà été arrêtés au large de Dakar à bord de quatre pirogues. L’une des embarcations au moins était partie de Gambie, pays voisin du Sénégal, avaient déclaré les autorités sénégalaises. Durant le même mois, un naufrage avait été répertorié au large du pays, il avait entraîné la mort de 26 personnes. Selon les survivants, la pirogue était partie de Guinée.

Ces interceptions mettent plus que jamais en lumière les flux continus de départs de migrants irréguliers vers l’archipel des Canaries, distant de 1 700 km des côtes sénégalaises. Des milliers d’Africains en quête d’une vie meilleure en Europe tentent chaque année de gagner ces îles espagnoles en longeant les côtes du continent africain, malgré la dangerosité du périple et la vétusté de leur embarcation.

40 000 arrivées aux Canaries en 2023

Cette route des Canaries via l’Atlantique a été réactivée ces dernières années pour éviter les nombreux contrôles en mer Méditerranée. Aujourd’hui, les migrants partent non seulement de l’ouest du Maroc, mais aussi du Sénégal, de la Mauritanie, de la Guinée, à plus de 1 000 km de l’archipel espagnol.

L’an dernier, 40 000 personnes ont débarqué aux Canaries depuis les côtes africaines, un chiffre jamais atteint même en 2006, lors de la crise des cayucos – terme qui désigne les pirogues utilisées par les migrants pour traverser l’Atlantique.

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La situation économique du pays est souvent l’une des premières causes de départ, a constaté InfoMigrants lors d’un reportage dans le pays. La baisse des stocks de poissons dans l’océan liée à la surpêche pratiquée par les chalutiers internationaux et l’augmentation du coût de la vie rendent le quotidien des Sénégalais très dur.

Sans oublier les dommages collatéraux de la période Covid. « La crise sanitaire a plombé toute l’économie du Sénégal et rien n’a été fait pour aider les gens. Depuis deux ans, le pays ne fonctionne plus », expliquait déjà en 2023 Boubacar Seye, président de l’association Horizons sans frontières qui lutte contre l’immigration clandestine.

Le secteur informel, qui fait vivre la majorité de la population, a été touché de plein fouet par les restrictions liées au coronavirus. Les domaines du commerce ou de l’artisanat ne sont pas parvenus à se relever. Les jeunes, largement représentés dans les pirogues, ne trouvent pas de travail. Même ceux qui occupent un emploi pensent à partir, par peur du lendemain.

Sources: https://www.infomigrants.net/

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