Une réforme centrale du gouvernement Scholz est entré en vigueur en Allemagne jeudi. Elle modifie les règles pour la naturalisation et raccourcit les délais. Mais la mesure suscite des polémiques à l’heure où l’extrême droite gagne du terrain. Les chrétiens-démocrates veulent remettre le texte en cause s’ils reviennent aux affaires.
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Pour les uns à gauche, à commencer par les Verts, c’est une révolution copernicienne qui modernise le pays en le rendant plus accueillant pour les migrants. Pour d’autres, à droite et à l’extrême droite, on brade la nationalité allemande et on crée un appel d’air pour de nouveaux arrivants alors que l’heure devrait être à un contrôle strict de la migration.
Une des réformes sociétales centrales de l’actuel gouvernement est entré en vigueur jeudi 27 juin. Elle facilite l’obtention de la nationalité allemande en raccourcissant les délais. Il faudra désormais cinq ans de résidence dans le pays – au lieu de huit actuellement – pour l’obtenir. Pour des personnes bien intégrées, actives socialement, ce délai pourra même être réduit à trois années.
Autre changement : la double nationalité devient la règle, alors que l’Allemagne ne l’autorisait jusqu’à présent que pour les ressortissants de l’Union européenne et de la Suisse.
Les autorités s’attendent à un afflux de demandes malgré des délais d’attente souvent longs. Environ 200 000 dossiers sont aujourd’hui en suspend rien que dans les grandes villes, d’après un sondage. En 2023, 200 000 personnes ont été naturalisées, le chiffre le plus élevé depuis l’an 2000.
Sources:https://www.infomigrants.net/