La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) a annoncé jeudi avoir secouru deux embarcations en détresse dans la Manche. Un premier canot de 77 personnes, puis un autre de 76, ont été pris en charge par les forces françaises. Les exilés ont été déposés au port de Calais et Boulogne-sur-Mer.
Un total de 153 migrants, qui tentaient d’atteindre le Royaume-Uni, ont été secourus jeudi 27 juin par les forces françaises. « Deux embarcations en difficulté dans le détroit » du Pas-de-Calais sont « signalées au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez », indique la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un canot « très chargé » prend la mer et « après quelques heures de navigation », les exilés à bord « demandent assistance ».
Les secours récupèrent sur cette embarcation 77 naufragés et les déposent au port de Calais, précise la préfecture maritime.
Jeudi matin, une seconde embarcation en difficulté est secourue avec à son bord 76 personnes déposées au port de Boulogne-sur-Mer. Une fois à quai, les naufragés ont été « pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières ».
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Lors de ces opérations, les forces françaises n’obligent jamais les migrants à être secourus. « Si personne ne demande d’assistance, que le canot avance à allure régulière, on reste à distance et on le suit. On ne force personne à être secouru, mais en cas de problème, on est là pour agir », a expliqué à InfoMigrants Véronique Magnin, porte-parole de la Premar lors d’une rotation à bord de l’Abeille Normandie.
En agissant ainsi, les autorités veulent éviter à tout prix un accident. « Les conséquences d’un sauvetage forcé, comme l’effet de foule, peuvent être dramatiques, assure Véronique Magnin. Les dernières personnes décédées en mer ne sont pas mortes noyées mais piétinées par les passagers, au large, après un mouvement de panique »
Installation de barrages sur les fleuves
Depuis plusieurs années, les traversées de la Manche sont devenues le principal moyen pour les migrants de rejoindre l’Angleterre. Le renforcement des patrouilles policières et des moyens de surveillance sur terre ont poussé les exilés à tenter leur chance par la mer.
Pour tenter de contrer le phénomène, les autorités françaises multiplient les mesures. Dernière en date : l’installation de barrages flottants sur les fleuves se jetant dans la Manche ou la mer du Nord. Depuis quelques mois, ces cours d’eau sont empruntés par les exilés pour échapper aux contrôles policiers le long du littoral.
Cinq barrages de ce type ont été installés ces derniers temps : trois dans la Canche, un dans l’Authie construit en amont du port de la Madelon (près du Fort-Mahon), et un autre dans le canal des Dunes, près de Dunkerque.
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Pour les autorités, ces dispositifs permettent de freiner les départs vers le Royaume-Uni. Mais pour les associations, la mesure ne résout rien. « Ce n’est pas une ligne de bouées qui va empêcher les gens de tenter la traversée » de la Manche, affirmait en avril à InfoMigrants Pierre Roques de l’Auberge des migrants.
En effet, depuis le début de l’année, les départs des côtes françaises vers l’Angleterre ne cessent d’augmenter. Depuis janvier, plus de 12 000 personnes ont traversé la Manche, soit une hausse de 18% par rapport à la même période l’an dernier. Et dans le même temps, le nombre de décès augmente : au moins 16 migrants sont morts dans la Manche en 2024. Ils étaient 12 pour l’ensemble de l’année 2023, et un en 2022, selon la préfecture de la Manche et de la mer du Nord.
Sources: https://www.infomigrants.net/