Ils ont quitté l’Afrique pour rejoindre l’Europe dans l’espoir d’y embrasser une vie meilleure. Nous avons suivi ces candidats à l’exil entre l’Italie et la France.
Ils ont traversé le désert. Puis la mer. Deux étapes mortifères. Mais sur la route de l’exil, les migrants africains ne sortent jamais vraiment de la galère. Après l’enfer du Sahara et de la Méditerranée, la misère les guette en Europe. Elle les attend même de pied ferme.
Une misère humanitaire, sanitaire et sécuritaire qu’ils avaient pourtant fuie dans leurs pays d’origine mais qu’ils retrouvent inexorablement sur le Vieux Continent. Comme si la poisse les poursuivait. Comme si la dèche, la peur, la faim, la mouise devaient les hanter ad vitam aeternam.
Un cercle vicieux empli de spleen qui alimente inévitablement le vague à l’âme et la détresse psychologique. À l’abri derrière la grille du centre de première urgence “Teobaldo Fenoglio” à Settimo, dans la banlieue industrielle de Turin, Nkiruka se confie aisément. Et cherche des motifs d’espoir :
« Le jour où j’ai quitté ma famille au Nigeria pour éviter d’être enrôlé par les djihadistes de Boko Haram, j’avais 17 ans seulement, se souvient-il. Je savais alors que la route serait longue et tortueuse. C’est pire que prévu. Le jour où j’ai échoué à Lampedusa avec mon boat-people, j’ai compris que rien ne serait facile. C’est pire que prévu aussi. Aujourd’hui, j’ai 19 ans mais pour rien au monde je ne ferai demi-tour. Je remercie l’Italie de m’avoir sauvé de la noyade. Oui, c’est dur mais la vie vaut mieux que la mort. Et peut-être qu’un jour je serai enfin heureux dans un pays en paix. »
Sources : ledauphine.com