Génération identitaire, qui s’est notamment illustré dans ses campagnes anti-migrants aux frontières italiennes et espagnoles ces derniers mois, a été dissous ce mercredi 3 mars. Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a rappelé que le groupe incitait à la « haine et à la violence ».
Le groupe « Génération identitaire » a formellement été dissous. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin l’a annoncé mercredi 3 mars sur Twitter, à l’issue du Conseil des ministres.
Pour Gérald Darmanin, le groupe d’extrême droite « incit[ait] à la discrimination, la haine et la violence ».
« Par cette décision, nous mettons fin aux activités parfois violentes d’un groupe qui avait depuis fort longtemps coupé les ponts avec la République », a fait valoir le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, en rendant compte des travaux du Conseil des ministres. « Génération identitaire ne défendait plus des idées, il était le bras armé de l’extrémisme et de la xénophobie », a-t-il ajouté.
Sur leur site internet, leurs propos sont en effet loin d’être ambigus : « […] La société multiculturelle, c’est le chaos, la guerre au coin de la rue. Vivre-ensemble ? Mais pourquoi devrait-on vivre avec ceux qui nous haïssent ? Quand a-t-on demandé ton avis ? », peut-on notamment y lire.
« Bras armé de l’extrémisme et de la xénophobie »
Depuis quelques temps déjà, ces paroles et les actions du groupe ne passaient plus auprès du gouvernement. Le 13 février, le ministre Gérald Darmanin avait enclenché la procédure de dissolution, après plusieurs opérations qui relevaient selon le code de la sécurité intérieure (CSI), de « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ».
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Clément Martin, un des porte-parole de l’association dont le siège est à Lyon, a prévenu que Génération identitaire allait déposer un recours « pour excès de pouvoir » devant le Conseil d’État contre cette décision. « Sur l’aspect purement juridique, nous sommes plutôt confiants. La question est de savoir si le Conseil d’État va faire de la politique ou va faire du droit », a-t-il dit à l’AFP. Il a évoqué également un « référé suspension » et le dépôt de deux QPC (questions prioritaires de constitutionnalité).
Opérations dans les Alpes et à la frontière espagnole
Les membres de Génération identitaire ont mené plusieurs opérations largement médiatisées dans les Alpes ou les Pyrénées pour empêcher des sans-papiers de franchir la frontière française. Génération identitaire entendait ainsi « surveiller tout passage éventuel de migrants et en alerter les autorités ».
Mais de simples citoyens avaient-ils le droit de contrôler les frontières et de vérifier la situation administrative d’un migrant pour « autoriser » son entrée sur le territoire français ? Non. Le contrôle d’identité est très encadré en France et ne peut être effectué que par un gendarme ou un fonctionnaire de police, dans « un cadre restreint et réglementé », rappelait déjà en 2018, Yves Lefebvre, secrétaire général SGP-Unité de police FO, contacté par InfoMigrants.
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Le 16 décembre dernier, la cour d’appel de Grenoble avait relaxé deux de ses militants et un ancien cadre du groupe, condamnés en première instance à de la prison ferme pour une opération anti-migrants menée dans les Alpes au printemps 2018.
Cette formation était née sur les cendres d’Unité radicale (UR) dissous en août 2002 après la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par l’un de ses militants Maxime Brunerie.
Sources : https://www.infomigrants.net/