Les sauveteurs espagnols ont porté secours, mardi, à une embarcation en détresse près de l’île de Grande Canarie. Lors du débarquement des 61 passagers, certains se sont inquiétés de la disparition d’une personne du groupe. Son corps sans vie était dissimulé dans le bateau ramené à terre, sous les affaires des migrants.
Macabre découverte. Mardi 9 août, le corps d’un migrant a été trouvé par les services de secours espagnols dans un canot qu’ils avaient ramené à terre quelques heures auparavant.
À 19h50 ce jour-là, les sauveteurs avaient été alertés d’une embarcation en détresse, à environ sept kilomètres à l’ouest de Grande Canarie. À leur arrivée sur place, quelques passagers souffraient de déshydratation et d’épuisement. Mais les 61 occupants, tous sains et saufs, avaient rapidement été transférés au port d’Arguineguín, indique l’agence de presse espagnole EFE.
C’est une fois le débarquement terminé, et alors que la police procédait à l’enregistrement des nouveaux arrivants, que certains passagers ont évoqué la disparition d’une 62e personne. Les autorités ont alors inspecté plus en détails l’embarcation, et ont découvert le corps d’un exilé, caché sous un tas de vêtements. Aucun détail supplémentaire sur son identité n’a été révélé.
Le 25 juillet, les secours avaient procédé à un autre sauvetage dans la zone : celui d’un bateau pneumatique en difficulté au sud de l’île, qui transportait 53 personnes, dont trois mineurs.
En six mois, près de 800 morts sur la route des Canaries
La route migratoire pour les îles Canaries est l’une des plus empruntées par les migrants qui cherchent, depuis les côtes africaines, à gagner l’Europe. C’est aussi l’une des plus dangereuses au monde. Le 25 juillet, huit personnes ont trouvé la mort après le naufrage de leur bateau pneumatique au large des côtes sud du Maroc, point de départ des migrants qui espèrent atteindre les îles Canaries. Les cadavres ont été transférés à la morgue d’un hôpital de Laâyoune, principale ville du Sahara occidental. Les 18 rescapés, d’origine africaine, ont, quant à eux, été interpellés.
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Dix jours plus tôt, deux personnes, dont une enfant de 4 ans, sont mortes en tentant de rejoindre l’archipel, elles aussi. Leur embarcation avait été repérée la veille par un bateau de pêche, au large de Lanzarote. À l’arrivée de l’équipage sur place qui voulait leur venir en aide, les deux victimes étaient déjà décédées, avaient déclaré les garde-côtes espagnols à l’AFP.
Au premier semestre 2022, près de 800 personnes auraient déjà perdu la vie sur cette route, d’après un bilan de l’ONG Caminando Fronteras. Soit en moyenne, cinq décès par jour entre janvier et juin. Selon l’association, régulièrement contactée par les migrants en détresse en mer et les familles d’exilés, 4 404 migrants sont morts ou ont disparus en 2021 au cours de leur traversée pour tenter de rejoindre l’Espagne, soit deux fois plus qu’en 2020.
Le Haut-commissariat des Nations unies (HCR), lui, avance le chiffre de 1 153 personnes pour 2021.
Malgré la dangerosité de cette traversée, les exilés, poussés par la quête d’une vie meilleure ou fuyant les persécutions, sont toujours plus nombreux à s’engager sur cette route. Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, entre le 1er janvier et le 15 juillet, 9 308 migrants sont arrivés aux Canaries, soit 27 % de plus que sur la même période l’an dernier.
Source : https://www.infomigrants.net