n Pologne, les centres d’hébergement pour les réfugiés ukrainiens seront payants à partir du mois de mars 2023. C’est une solution, selon le gouvernement polonais, pour faire des économies, alors que le pays fait face à de nombreuses difficultés économiques et accueille plus d’un million de réfugiés depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais cette nouvelle loi n’est pas du goût des organisations d’aide aux réfugiés.
Avec notre correspondant à Varsovie, Martin Chabal
Faire payer 40 zlotys par jour, c’est-à-dire près de 10 euros, pour un lit dans un gymnase, souvent séparé des autres d’un simple rideau, est immoral, selon de nombreuses associations d’aide aux réfugiés. Selon elles, « il s’agit d’une aide humanitaire de base qui devrait rester gratuite » et concerne encore près de 80 000 Ukrainiens en Pologne.
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Vers un grand nombre de réfugiés à la rue
Mais à partir du mois de mars, un réfugié qui sera resté plus de quatre mois dans un centre d’hébergement devra payer son loyer. C’est ce qu’a voté, mardi 13 décembre, le Parlement polonais. Une solution censée accélérer le processus d’intégration des Ukrainiens : ils devront, par exemple, trouver un travail pour payer le loyer.
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Mais les associations craignent que certains réfugiés ne puissent pas trouver un emploi. Beaucoup souffrent de dépression, de stress post-traumatique, ou plus simplement parce qu’ils n’ont aucun moyen d’aller au travail, car les centres sont souvent situés à des kilomètres des transports en commun. Et la loi ne prévoit rien pour ceux qui ne pourront pas payer le loyer. On craint alors que beaucoup se retrouvent à la rue.
Sources : www.infomigrants.net