Les gendarmes français ont intercepté, dimanche, un fourgon dans lequel se trouvaient 23 migrants, à Sospel, dans la vallée de la Roya, à une dizaine de kilomètres de la frontière franco-italienne. Une voiture qui précédait la camionnette sur la route a également été interceptée. Deux passeurs ont été arrêtés et condamnés à des peines de prison ferme.
Dimanche 15 mai, la gendarmerie a intercepté un fourgon dans lequel étaient entassés 23 migrants, à Sospel, dans la vallée de la Roya, à une dizaine de kilomètres de la frontière franco-italienne, a révélé Nice Matin. Le véhicule était précédé par une voiture qui lui ouvrait la marche.
Deux passeurs, âgés de 22 et 26 ans, ont été arrêtés. Selon BFM Nice Côte d’Azur, les deux hommes ont indiqué avoir été « mis en contact avec un rabatteur à Vintimille », en Italie. Les premiers éléments de l’enquête ont révélé que les migrants devaient verser entre 100 et 150 euros pour le passage de la frontière à bord du fourgon.
Les deux passeurs ont été condamnés, lundi 16 mai, à 20 mois de prison ferme chacun, précise BFM. Leur voiture a également été confisquée.
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Selon la chaîne d’information en continu, les personnes qui se trouvaient dans le fourgon étaient originaires du Nigeria, d’Irak et de Turquie. Elles ont été confiées à la police aux frontières (PAF) en vue d’une procédure de reconduite à la frontière.

Des frontières sous surveillance
La vallée de la Roya est l’un des points d’entrée sur le territoire français pour les exilés en provenance d’Italie. De très nombreux effectifs policiers y sont mobilisés et les refoulements à la frontière sont fréquents. C’est aussi dans cette vallée que vit Cédric Herrou, célèbre défenseur des migrants, qui accueille depuis des années des exilés dans sa propriété, à Breil-sur-Roya.
La France a rétabli en 2015 les contrôles aux frontières et les prolonge depuis, au prétexte de la menace terroriste et de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Dans un arrêt rendu le 26 avril dernier, la cour de justice de l’Union européenne a rappelé que les contrôles aux frontières au sein de l’espace Schengen ne peuvent être restaurés que pour une période de six mois maximum.
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Ces derniers mois, les arrestations de passeurs ont été nombreuses aux frontières, principalement dans le sud-ouest de la France, à la frontière avec l’Espagne. Un résident espagnol originaire de Côte d’Ivoire a été condamné, début avril, à dix mois de prison avec sursis. Cet homme de 28 ans transportait des migrants d’Irun, en Espagne, jusqu’à Bayonne, côté français.
En janvier, un berger de 49 ans a été condamné à quatre ans de prison ferme. Il transportait des migrants depuis le centre de la Croix-Rouge d’Irun, au Pays basque espagnol, jusqu’à Bayonne en France. Sa peine a été alourdie en raison de son comportement au moment de son interpellation : au volant de sa camionnette, l’homme avait foncé sur les policiers venus l’arrêter.