L’un des migrants victimes de ce réseau a eu le visage lacéré à l’arme blanche par les trafiquants, après s’être vu confisquer sa marchandise de drogue par la police française. Sa plainte a abouti à l’arrestation des criminels inculpés pour violences et séquestration. Tous étaient issus du même village algérien.
Ils avaient instauré un régime de terreur sur des migrants qu’ils faisaient venir d’Algérie pour les utiliser comme dealers, chargés de revendre de la drogue et des cigarettes contrefaites dans le centre-ville de Nantes.
Trois hommes ont écopé, lundi 6 février, de peines de prison allant de deux à cinq ans pour trafic de stupéfiants, violences et séquestration sur des personnes exilées, a rapporté le média local Presse Océan.
Ces trafiquants, eux-mêmes sans-papiers, étaient originaires de Chlef, le même village algérien que les migrants exploités. Ils ont été arrêtés le 29 novembre, après la plainte d’une des victimes.
Cet homme avait porté plainte après avoir été sévèrement « puni » par les criminels car sa marchandise lui avait été confisquée lors d’un contrôle de police. Son visage avait été « tailladé sur 20 cm de longueur et 4 mm de profondeur, ce qui a nécessité quinze points de suture », précise Presse Océan.
Un second Algérien exploité par le réseau avait, lui aussi, été violemment passé à tabac. Il a été traîné par les cheveux, menacé avec un couteau et roué de coups. Un agression filmée et diffusée sur les réseaux sociaux par l’un des trafiquant.
Il est « très rare que des personnes en situation irrégulière témoignent »
Le témoignage du premier migrant agressé, ainsi que des dénonciations anonymes, ont permis à la police de faire avancer l’enquête ciblant les trois trafiquants.
Les enquêteurs ont pu mettre à jour « un réseau structuré visant à faire venir des Algériens à Nantes. Ces migrants étaient ensuite contraints de vendre des paquets de cigarettes, de dealer ou de réaliser des cambriolages », a détaillé une source proche du dossier à la presse locale. « On ne voyait peut-être pas ces dealers comme des victimes, alors que certains le sont », a ajouté la même source.
Sources : www.infomigrants.net