Quinze migrants, dont 12 mineurs, ont été retrouvés à l’arrière d’un poids lourd dans la ville de Carros, près de Nice. C’est la deuxième fois en deux semaines que de jeunes exilés sont découverts dans des camions. Une conséquence, selon les associations, des contrôles accrus à la frontière avec l’Italie.
Ils ont été stoppés quelques kilomètres après la frontière italienne. Mardi 29 août, 15 migrants ont été découverts dans un camion à Carros, petite ville du sud de la France, située au nord de Nice. Ils ont été retrouvés alors que le poids lourd circulait dans une zone industrielle, selon le maire de Carros Yannick Bernard, cité par Nice-Matin. D’après lui, 12 de ces migrants se sont déclarés mineurs.
Sept sapeurs-pompiers sont intervenus afin d’évaluer l’état de santé des passagers. Trois exilés, âgés d’une vingtaine d’années, ont été pris de malaise. « Mais aucun d’entre eux ne présentait de signe nécessitant un transport à l’hôpital », a précisé Yannick Bernard.
Tous ont finalement été pris en charge par les gendarmes. « Ils vont reconstituer leur parcours, vérifier qu’ils sont bien mineurs. Si c’est le cas, la gendarmerie, la commune et le Département mettront tout en œuvre ». Le conducteur du camion, lui, doit être entendu par les forces de l’ordre.
Jeudi 17 août, 16 migrants avaient déjà été découverts dans un camion parti d’Italie et qui faisait route vers Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du-Rhône. Le chauffeur avait été alerté par des bruits à l’arrière de son véhicule, et avait contacté les forces de l’ordre avant d’ouvrir sa remorque et de découvrir les exilés.
Parmi les occupants, 10 étaient âgés d’environ 14 ou 15 ans. Les membres du groupe étaient « principalement de nationalités ivoirienne, guinéenne, afghane et libérienne », rapportait le journal local La Provence.
« Border force »
Pour Michel Séonnet, membre de l’association « Tous Citoyens » dans les Alpes-Maritimes, la découverte de mineurs dans un camion est « un phénomène nouveau » dans la région. « Habituellement, les personnes qui passent viennent à pied ou par le train », explique-t-il à BFM Côte d’Azur. « Là, on trouve 15 personnes qui se sont mises en danger pour passer la frontière. C’est une conséquence du contrôle de plus en plus dur mis en place » dans la zone.
Les contrôles à la frontière franco-italienne ont récemment été renforcés par les autorités françaises. En mai, des drones ont été déployés pour surveiller les passages. Un mois plus tôt, la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé le renfort de 150 policiers et gendarmes au même endroit. Cette « border force » – constituée de renforts policiers, militaires et douaniers sur la route, dans les trains et les gares – mobilise selon le Figaro, entre 400 et 450 personnes au quotidien.
>> À (re)lire : À la frontière franco-italienne, des migrants mineurs subissent des « traitements inadmissibles »
Une militarisation de la frontière critiquée par les associations, qui dans un communiqué publié vendredi 25 août, dénoncent « des traitements inadmissibles » infligés notamment aux mineurs qui viennent d’arriver dans le département après avoir traversé la frontière italienne. Débordées par le flux, les autorités reconnaissent que « des mineurs doivent stationner pendant un, deux ou trois jours dans les locaux de la Police aux frontières (PAF) de Menton », première ville en arrivant en France, avant leur prise en charge par les services départementaux.
Début août, l’antenne de Médecins sans frontières (MSF) basée à Vintimille alertait par ailleurs sur les pratiques de refoulement dans cette zone frontalière entre l’Italie et la France. D’après des témoignages recueillis, l’ONG dénonçait des refoulements à caractère « systématique », qui touchent des mineurs non accompagnés, voire séparent des familles.
Sources : https://www.infomigrants.net/