Trois hommes, deux Albanais et un Britannique, ont été condamnés à de la prison ferme vendredi par un tribunal anglais. Ils ont été reconnus coupables d’avoir organisé des traversées de la Manche par bateaux, depuis la France et la Belgique.
Deux Albanais et un Britannique, âgés entre 47 et 52 ans, ont été reconnus coupables vendredi 25 août par un tribunal britannique d’avoir organisé plusieurs traversées de la Manche depuis la Belgique et la France en 2022, selon la BBC.
Tous ont été condamnés à des peines allant de quatre à cinq ans d’emprisonnement.
Un autre homme doit être jugé cette semaine, et un cinquième a fui à l’étranger.
L’enquête a débuté en octobre 2022. Le 8 octobre, les garde-côtes repèrent, via un de leurs avions, des hommes décharger des migrants d’un canot pneumatique, dans le Kent, au sud de l’Angleterre.
Le 23 octobre, le réseau, alors sous surveillance, est aperçu au même endroit avec un autre groupe d’exilés en train de sortir d’une embarcation.
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Ils ont finalement été interpellés en Belgique quelques jours plus tard alors qu’ils tentaient de remplir une embarcation précaire, avec 12 exilés, dont une femme et un enfant.
Selon les enquêteurs, le réseau était parfaitement organisé : l’un était chargé d’organiser les traversées et de récupérer les sommes déboursées par les exilés, un autre faisait le lien entre des passeurs basés en Europe continentale et au Royaume-Uni, et le dernier « jouait un rôle essentiel dans la facilitation des passages », selon la National crime agency (NCA).
Lutte contre l’immigration illégale
Le gouvernement britannique a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une priorité. En juillet, le gouvernement de Rishi Sunak a adopté une loi très sévère sur l’immigration. Le texte prévoit notamment d’interdire à toute personne arrivée clandestinement par la Manche de déposer une demande d’asile, et à rendre systématique l’expulsion de ces personnes vers un pays tiers jugé sûr.
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Pour stopper les traversées, le gouvernement britannique a également signé de nombreux accords avec la France. En mars dernier, une enveloppe de 500 millions d’euros a même été versée par Londres à Paris pour militariser davantage la frontière française, dans la région de Calais et Grande-Synthe. Mais la multiplication des patrouilles et des moyens techniques n’a que peu d’effets sur les aspirations des candidats à l’exil.
« La surveillance policière n’entame pas la détermination des exilés », confirmait en décembre à InfoMigrants Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia56 à Grande-Synthe. Depuis janvier, plus de 17 000 migrants ont atteint l’Angleterre via la mer. « La traversée de la Manche, c’est la dernière étape. Même terrifiés […] ils prendront la mer. Et tant qu’il n’y aura pas d’accueil digne en France, et des routes sécurisées vers le Royaume-Uni, il y aura des drames ». Le 12 août, six Afghans sont morts au large de Sangatte, lors du naufrage de leur embarcation.
Sources : https://www.infomigrants.net/