La Slovaquie va réinstaller, dès jeudi, des contrôles à sa frontière avec la Hongrie pour repousser les migrants arrivant du sud. La veille, la Pologne, l’Autriche et la République tchèque avait pris la même décision, à la frontière avec la Slovaquie. Et la semaine dernière, c’est l’Allemagne qui avait annoncé le rétablissement des contrôles à la frontière avec la Pologne et la République tchèque.
Les États de l’Union européenne (UE) se barricadent. Tour à tour, plusieurs pays prennent la décision de rétablir des contrôles à leurs frontières afin de lutter contre les entrées irrégulières de migrants sur leur sol.
Mercredi 4 octobre, c’est la Slovaquie qui a été la dernière à annoncer la réinstallation des contrôles à sa frontière avec la Hongrie, longue de 655 km. La mesure entrera en vigueur dès jeudi, et durera au moins 10 jours.
« Les migrants perçoivent la République slovaque comme le premier pays sûr, où ils ne risquent pas d’être repoussés en dehors de l’espace Schengen », est-il expliqué dans le décret gouvernemental pris mercredi.
500 soldats à la frontière avec la Hongrie
Début septembre, la Slovaquie avait déjà pris une mesure forte pour essayer d’endiguer l’immigration illégale : son Premier ministre avait procédé au déploiement de 500 soldats à la frontière hongroise jusqu’à la fin de l’année.
Entre début janvier et fin septembre, Bratislava a comptabilisé plus de 39 000 personnes ayant tenté de franchir illégalement ses frontières, soit 11 fois plus qu’au cours de la même période l’année dernière. La majorité sont originaires de Syrie.

Les petites villes du sud du pays ont du mal à faire face à l’afflux migratoire, et la municipalité de Velky Krtis a déclaré l’état d’urgence le 1er septembre pour gérer la situation. Dans les centres de la région, débordés, les conditions de vie sont « inhumaines » selon le chef de la police de Velky Krtis, en première ligne.
Dans la structure d’accueil de la ville, les exilés dormaient en septembre par terre, sans accès à des douches. La nourriture et l’eau n’étaient pas distribuées en quantité suffisante pour subvenir aux besoins des 750 exilés hébergés à cette période.

« Cela fait froid dans le dos. J’en ai vu des choses mais jamais à ce niveau-là. [Ce camp] n’a rien à voir avec un pays civilisé », alertait alors le patron de la police.
Quatre autres pays européens prennent des mesures similaires
Mardi, trois autres pays avaient déjà annoncé la réintroduction des contrôles aux frontières avec la Slovaquie : il s’agit de la Pologne, la République tchèque et l’Autriche. Dans ce dernier État pourtant, les arrivées de migrants sont en baisse cette année.
La semaine dernière, c’est l’Allemagne qui avait décidé de renforcer ses contrôles aux frontières avec la Pologne et la République tchèque afin de lutter contre l’augmentation de l’immigration irrégulière.
Tous ces pays sont membres de l’UE et de l’espace Schengen. La réintroduction des contrôles frontaliers dans l’espace Schengen n’est autorisée que dans des circonstances exceptionnelles et doit être notifiée à Bruxelles avant sa mise en œuvre.
Sources : https://www.infomigrants.net/