Lampedusa : une fillette guinéenne de 6 ans décède suite à sa traversée en mer

L’hôpital pédiatrique de Palerme a annoncé mardi le décès d’une fillette de six ans, d’origine guinéenne, hospitalisée deux semaines plus tôt. Aux côtés de sa mère, l’enfant avait dérivé sur une embarcation pendant cinq jours sans eau ni nourriture en Méditerranée centrale avant d’atteindre l’île de Lampedusa.
Une fillette de six ans est décédée au sein d’une unité de soins intensifs à Lampedusa, mardi 19 août. La petite fille d’origine guinéenne avait débarqué sur l’île italienne deux semaines plus tôt avec sa mère, dans la nuit du 7 au 8 août.
Parties des côtes africaines dans une embarcation fragile, toutes deux avaient dérivé pendant cinq jours sans nourriture et en manquant d’eau. Son état s’était dégradé au fil des jours, sous les yeux des autres passagers du bateau. La fillette était arrivée dans un état « extrêmement grave », retrace le quotidien Corriere della Sera.
Immédiatement prise en charge par les secours, elle avait été transportée par avion depuis la plus grande des îles Pélages jusqu’à l’hôpital pédiatrique de la capitale sicilienne, Palerme, où elle a été admise à l’unité de soins intensifs.
Elle a été déclarée en état de mort cérébrale mardi dans l’après-midi.
« Histoire indélébile »
Sa mère est actuellement soutenue par l’association Médecins sans frontières, un psychologue et un médiateur culturel, ainsi que par la directrice de l’association locale Casa di Lucia.
« Notre soutien psychologique se poursuit », a expliqué Médecins sans frontières auprès de la chaîne de télévision Rai News, et « la communauté migrante organise un moment de prière et de commémoration en soutien à cette femme. Mais cela n’enlève rien à l’absurdité du fait que des gens continuent de mourir en mer en raison du manque d’opérations de sauvetage ».

Les morts en Méditerranée centrale « semblent être des chiffres, mais derrière eux se cachent des histoires indélébiles », rappelle l’équipe de Médecins sans frontières à la presse italienne. « Comme celle de cette mère à Palerme, pleurant sa fille disparue. Elle ressent un sentiment d’impuissance indescriptible, l’immense tristesse de ne pas avoir pu sauver son enfant. »
Dix corps transférés en Sicile
En cette même journée du 19 août, dix corps d’exilés ayant perdu la vie en traversant la Méditerranée centrale la semaine dernière ont été transférés à Porto Empedocle, dans la province d’Agrigente, en Sicile. Cela fait suite à un premier transfert de dix cercueils.
Tous font partie des victimes du double naufrage du 13 août, lors duquel au moins 27 personnes sont mortes au large de Lampedusa. Parmi ces victimes : au moins un nouveau-né et trois adolescents, deux garçons et une fille.

« Plus de 700 réfugiés et migrants sont morts en 2025 en Méditerranée centrale », a rappelé le chef du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi. Depuis le début de l’année 2025, l’Organisation internationale des migrations (OIM) décompte en effet 718 personnes mortes ou disparues sur cette route migratoire. En 2024, elle en avait recensé 1 810.
Malgré cette dangerosité, le jour même du décès de la fillette guinéenne, pas moins de 106 exilés, répartis sur deux embarcations, ont débarqué sur la plus grande des îles Pélages après avoir été secourus par des patrouilleurs de la Guardia di Finanza. La première embarcation transportait des Bangladais, des Égyptiens, des Pakistanais et des Tunisiens partis de Tajoura, en Libye, précise le média italien Avvenire ; la seconde des Bangladais, des Égyptiens et des Marocains partis de Zouara, une autre ville libyenne.
Cette année, 38 263 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, dont 6 766 mineurs non accompagnés, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur italien publiés le 13 août.
Sources: infomigrants




